Quelques accords de pianos, quelques grattements de cordes, et des bouts d’histoires que Simon Buret note sur ses carnets. Simple, instinctif, AaRon, c’est une petite musique que l’on garde en tête. « On chante les émotions de la vie de tous les jours. Tu sors du ciné, tu as des choses à dire, tu les écris. Nos textes racontent des choses que l’on a vécues », explique Olivier Coursier, le pianiste et guitariste. Il a 30 ans, Simon 26. Ils sont versaillais et se sont rencontrés chez une amie commune. Un coup de foudre musical. C’est là qu’est née l’harmonie du duo. L’harmonie entre les deux amis et leur univers, entre leurs mélodies et leur présence. Deux têtes brunes, quatre grands yeux noirs, deux voix chaudes, et beaucoup de mélancolie. Le duo se plaît à chevaucher des mondes imaginaires, comme le souligne le sigle d’AaRON : Artificial Animals Riding On Neverland. Pourquoi ce nom ? « Pourquoi pas ! Ca évoque la part de rêve que l’on perd en grandissant. On a tendance a oublié l’imaginaire, avec le temps. Il y a la réalité, le travail, les impôts, mais il faut savoir garder cette partie de rêve qui est importante pour vivre. »
Sans prétention et sans complexe, ces artistes indépendants se balladent quelque part entre la nostalgie et l’espoir, entre la grâce et les amours blessés. Simon, a fait les Beaux Arts, avant d’être mannequin, puis acteur. Olivier, ancien guitariste de Mass Hysteria, a été graphiste. Ils ont débutés l’aventure AaRON en 2004. Simon chante plus volontier en anglais, 11 titres sur 12. De mère française et de père américain, le jeune homme est bilingue : « Simon pense autant en anglais qu’en français. C’est toujours bizarre quand on a deux langues maternelles, il lui arrive de faire des rêves en anglais. Dans la vie c’est pareil. On a fait plusieurs titres en français, mais on a trouvé qu’il n’y en avait qu’un seul qui avait une place cohérente dans l’album. C’est avant tout de la musique, la langue ne compte pas vraiment.»
Une musique cinématographique
Leur succès a commencé, un peu par hasard, quand Simon a tourné dans « Je vais bien, ne t’en fais pas » de Philippe Lioret. La jeune fille que l’on y voit (sur)vivre devait s’appeler Elise, elle devient Lili : la mélodie d’AaRON, U Turn Lili, a séduit Philippe Lioret, qui en a fait sa bande originale. Une histoire douloureuse, aux accents d’espoir, pour un film français tout en pudeur. Un an après, quand on écoute U Turn Lili, l’émotion du film colle encore à la peau. « Si les deux atmosphères sont proches, c’est un hasard, c’est bien tombé. Notre album était écrit avant que Simon commence le tournage. C’est vrai que, depuis le début, notre musique est assez cinématographique : on travaille d’abord sur des paroles, pour raconter une histoire, créer un décor. Ensuite, la musique suit. C’est comme cela que l’on crée des images ».
Si on dit 24 novembre, Olivier répond sans hésiter « l’Olympia ». Sa première réaction ? « Ca fait peur ! » Il y a un an les deux garçons ne s’imaginaient même pas faire un concert, un jour. Ils gardent de leur première scène, un souvenir magique et pas mal de frissons. « Pour l’Olympia, on veut faire quelque chose de vraiment spécial. C’est une salle mythique ! Brel, Piaf et des tas d’autres y sont passé. C’est étrange de se retrouver là, maintenant. » Leur album est disque d’or, et sera peut être double disque d’or en septembre, avec la sortie d’un album live. Mais ce qui compte, pour Simon et Olivier, ce sont, surtout, les 20 dates de festivals de cet été, et les 35 concerts à venir : « le but d’une tournée, pour nous, c’est vraiment de jouer dans un maximum d’endroit, pour rencontrer le plus de gens différents. »
Le duo n’est encore jamais venu à Nice. Ce sera, peut-être, l’occasion de visiter la ville, le 6 décembre prochain ? « Exactement ! »
www.myspace.com/aaronrecordings