Ce dimanche , le président russe Vladimir Poutine a été largement réélu au premier tour pour un 4e mandat, jusqu’en 2024. L’actuel président a été réélu avec 76,67% des voix , soit son meilleur score jamais obtenu en 18 ans de « règne »
Sa victoire était attendue, l’enjeu principal était dans le taux de participation au scrutin.
Si le taux de participation avoisine les 70%, le scrutin reste marqué par un certain nombre d’irrégularités. La Commission électorale a rapporté que celui-ci s’établissait à 67,4 %. En 2012, il s’était établi à 65,27 % », ce qui permet au président d’asseoir à nouveau sa légitimité, même si le score n’a pas atteint les 70% espérés par le Kremlin.
Selon la Constitution russe, ce 4e mandat de Vladimir Poutine devrait être le dernier.
Comment expliquer la mainmise de l’ex- lieutenant-colonel du KGB ( et son clan de « siloviki » – anciens collègues dans les renseignements- devenus les nouveaux oligarques ) sur ce pays , qui bien que rétrogradé de son importance sur l’échiquier géo-politique, reste toujours une puissance nucléaire et énergétique et a repris à jouer un rôle en Moyen-Orient ?
En fait, les russes sont bien adaptés à un système politique qui exprime un ‘tzar » ,que ce soit la famille Romanov pendant trois siècles, que le parti communiste et son leader ( Staline pendant trente ans, puis Breznjev pendant presque 20) pendant plus de 70 ans …
Après la tentative avorté de Mickail Gorbaciov de reformer pacifiquement le système et les années de « far-west » financier de Boris Eltsine et de sa clique qui ont pillé le pays, l’arrivé au pouvoir des « siloviki » a changé le cours des événements avec une progressive prise en main des institutions et la mise en place de ce qu’on pourrait appeler la démocratie « illibérale » ou « démocrature », un terme qui n’a pas besoin d’explication quant à sa signification.
En fait, la vie civile est contrôlé et il n’y a aucun débat qui est consenti. La propagande utilise tous les moyens ( journaux, télévisions, internet ) pour conforter l’image positive du pouvoir.
La gestion du pouvoir est en main du groupe des affidés de Vladimir Poutine et s’appui sur l’armée et l’église orthodoxe qui sont largement récompensés pour leur soutien.
Quelles perspectives pour l’Europe ?
Les relations entre l’UE et Moscou sont tendues depuis 2014, après l’annexion de la Crimée et le conflit au Dombass en Ukraine.
Si il y a une un front uni de l’Union Européennes face à la Russie, favorable à la poursuite des sanctions , les positions se différencient entre ceux qui prônent une ligne nettement plus dure vis-à-vis de la Russie et d’autres qui souhaitent un apaisement des tensions.