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22 novembre 2024

Le budget 2018 de la Métropole est approuvé mais la majorité est fissurée

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La séance du Conseil Métropolitain était essentiellement consacrée à l’approbation du Budget préventif de l’année 2018 qui prévoit 1,725 milliard de dépenses et 1,206 de recettes.

Le précédent débat d’orientation lors de la présentation avait fait émerger une fissure dans la majorité jusqu’à là solide: quelques conseillers s’étaient opposés au nouvel impôt sur le foncier bâti ( 6,4%, 63 millions de recettes éstimées) ) , destiné à financer, au moins partiellement, les investissements pour la période 2018-2020.

En fait, le niveau d’endettement ( environ 1,4 milliards d’euros) , principalement dû aux dépenses croissantes des ligne 2 et 3 du tramway , et son remboursement ( en 2018, les intérêts de la dette seront de 43 M€, ce qui représente plus de 5 % des dépenses réelles de fonctionnement- a mis en évidence Patrick Allemand dans son intervention) ne peuvent que réduire la capacité financière par rapport aux ratios demandés dans le cadre du contrat d’objectifs avec Etat qui stabilisera les dotations pour cette même période temporelle: poursuite des économies de gestion et capacité de désendettement inférieure à 10 ans.


Au de-là de la valse des chiffres auxquelles chacun ( majorité et oppositions) a bien voulu donner l’interprétation qui lui convenait, en répétant à « iosa » les argumentations qu’on avait déjà entendu le 19 mars lors du débat sur les orientations budgétaires ( toutefois on retiendra la plus originale, exprimée par Dominique Boy-Mottard:  » on pourrait dire qu’il vaut mieux augmenter des impôts que s’endetter. Le problème est qu’avec vous , ce n’est pas l’un ou l’autre mais c’est l’un ET l’autre ») et de l’exposition techniquement impeccable du « grand argentier » Philippe Pradal , président de la commission des finances, l’attente et l’intérêt était adressé à la position du nouveau groupe d’opposition interne à la majorité , derrière lequel on pouvait voir l’ombre d’Eric Ciotti, le désormais rival affiché de Christian Estrosi pour le présent ( opposition radicale contre compatibilité vis-à-vis de Emmanuel Macron) et futur ( mano à mano pour la mairie de Nice ?).

D’ailleurs, sur cet impôt , Eric Ciotti n’avait pas demandé son retrait par une lettre ouverte à Christian Estrosi ? Un acte d’interférence politique qui a scellé la totale fracture entre les deux hommes.

En cette prévision, le Président de la Métropole avait tenté d’introduire dans le débat un élément nouveau: le détails des investissements depuis la constitution de la collectivité en 2012 et jusqu’à 2017, dont le total est de près de 900 millions.

Au regard des chiffres , le message était clair : l’union fait la force.

Au nom de la transparence , ce bilan a été diffusé dans le détail ( commune par commune) , non sans une invitation,- une innocente allusion ?-, à d’autres collectivités territoriales ( qui donc ?) à faire de même.

Cet exercice comptable n’a pas ému les « nouveaux » opposants : à la manoeuvre , Xavier Beck qui a stigmatisé le choix de ce nouvel impôt , proposant en alternative une pause dans la politique d’investissement prévue dans le plan 2018-2020 et souligné que la prétendue attention vers les petites communes n’était pas un acte de générosité de la part de la Métropole mais un des principes fondateurs de cette collectivité et parfois son devoir en exclusivité par la répartition des compétences ( » ma commune pourrait construire un parking souterrain mais elle ne peut pas le faire parce que c’est une compétence de la métropole »- a-t-il expliqué) et la pasionaria Christelle D’Intorni qui s’est lancée dans une longue et agressive plaidoirie contre Christian Estrosi en contestant les chiffres dévoilés en faveur de sa commune. Ils étaient suivi par 5 autres conseillers.

Se sentant visé le Président de la Métropole a répondu sur la même teneur:  » Les maires [de la métropole] ont toujours donné la priorité à l’investissement , car c’est le seul moyen concret pour soutenir le développement économique et donc créer de la valeur et des emplois durables ».

Pour mémoire, le plan d’investissement 2018-2020 s’élève à 140 millions par ans sur 3 ans contre 114 millions en 2017, soit 420 millions d’euros. A ce montant, il convient d’ajouter les investissements dans les Régies: pour Eau d’Azur ce seront 80 millions , toujours sur 3 années; pour l’assainissement , 90 millions.

Avant de passer au vote, l’assemblée a rejeté les amendements présentés par Marie-Christine Arnautu (FN) qui demandait l’élimination de la taxe foncière sur le bâti et une consultation référendaire ( consultative) des électeurs de l’intercommunalité pour
le budget.

Sur l’adoption du nouvel impôt, le scrutin a enregistrés 21 voix contre.

Puis le budget 2018 de la Métropole est adopté avec 107 voix pour, 13 contre°, 7 abstentions ( le groupe « pro-Ciotti »).

« 44 maires sur 49 ont voté pour »- a bien voulu faire remarquer Christian Estrosi , heureux que le mur de sa majorité ait bien tenu.

Malgré ce jeu de dupes, la réalité est que , si la fissure apparue le 19 mars ne s’est pas élargie, elle est bien là: 7 conseillers ne sont plus partie intégrante de la majorité. Le cas est politique et on verra par la suite les conséquences de cette rupture. Au fond, une communauté, comme dit bien son nom, est une libre association…

L’autre point fort de la séance était le lancement des études pour l’extension de la ligne 2 du tramway en direction Saint-Laurent du Var ( et la rive droite en direction de la Baronne où se localisera dans les prochaines années le MIN et de la zone industriel de Carros-Le Broc ?) , Cagnes sur mer.

Comment Patrick Allemand aurait pu ne pas ressortir un des arguments auxquels il est le plus affectionné: extension pour extension, pourquoi ne pas prolonger la ligne 1 jusqu’à l’Ariane et La Trinité ? Pourquoi cette différence que pour lui est une injustice sociale et pénalise les communes et populations de la vallée du Paillon ?

Christian Estrosi a éludé l’aspect politique de la demande , il s’est limité à une réponse technique : cette ligne ne respecterait pas les rations de compatibilité économique de l’investissement qui demandent une densité de population d’au moins 14000 habitants pour kilomètre du parcours alors que , dans cette hypothèse , on serait à 5000 hab/km.

Si bien naturellement la délibération présentée a été votée à l’unanimité, les oppositions en ont bien profité pour relancer la polémique sur ce dossier ( lignes 2 et 3) , plutôt opaque à leur dire.

Si Benoît Kandel (DvD) s’est limité à demander l’estimation du coût final , les calculs de Patrick Allemand font état de 900 millions Marie-Christine Arnautu (FN) a avancée le chiffre d’ 1 milliard. Quoi qu’il en soit les prévisions initiales ont été largement dépassées , ce qui est assez normal pour un chantier de cet ampleur et de cette complexité. A cet attaque, la parade de Christian Estrosi a été de botter en touche et de renvoyer ce dossier « aux moments et temps voulu ».

Mais pourquoi vouloir garder ce secret de Polichinelle alors que les indiscrétions courent les rues ? On attend une note encore plus salée que celle prévue ?

Autre point qui a été l’occasion pour Patrick Allemand de donner de la voix, l’approbation du plan Habitat qui reprend les délibérations des 49 communes de la Métropole.

Son leit-motiv est connu: le nombre insuffisant de logements sociaux ( on est à 12,6%, bien loin des nécessités), une situation qui constitue un col de bouteille pour la demande et dérègle le marché.

L’argument est toujours le même et les réponses aussi. Quoi faire, sinon continuer comme toujours ?

Dernier point d’une matinée bien remplie , la prise en charge ,à partir de 2019, des parking gérés par les concessionnaires par la Régie Parc d’Azur. Il s’agit des parkings Acropolis, Masséna, Palais de Justice et Saleya. Cette décision est dans l’air du temps : tous les services en délégations sont rentrés au bercail public. Il parait que ça fonctionne mieux. Pourquoi et comment ? Quelles demandes: c’est un acte de foi!

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