Avec pour décors : les monts Caire-Gros et Viroulet, la forêt de Lauzette et la Tinée diffusant sa symphonie en un lointain écho, le village se présente au visiteur livrant aux plus curieux son histoire. La première maison rencontrée sur la route fut la gare du tramway allant à saint Sauveur sur Tinée. La gare de Marie, perdu au milieu de nulle part, il faut s’imaginer les pataches attendant les voyageurs.
C’est l’embranchement d’une voie étroite menant au village, Marie se situant à 630 mètres d’altitude. Le vallon d’Ullion affluent de la Tinée elle-même affluent du Var passe au sud de ce bourg. La première mention de Marie date de 1066 ; le village est fortifié par le comte de Provence.
Le nom de Marie est celui d’un ermite, lequel ayant édifié une chapelle dédiée à la vierge. Des guérisons miraculeuses furent constatées. L’abbaye de san Dalmazzo de Pedona y avait un prieuré sous le patronage de saint Ferréol. Le fief passe au XIV° siècle des Rostaing de Valdeblore aux Grimaldi de Beuil. Marie obtient les libertés communales en 1427. Après l’exécution d’Annibal Grimaldi en 1621 la seigneurie va passer entre plusieurs seigneurs pour finalement échoir en 1722 aux Lovera, Marie devient alors un marquisat.
L’église saint Pons date du XVII° siècle. Un curé fut l’animateur de ce village : le père Jean Baptiste Pierlas y œuvra de 1770 à 1816 ; en presque un demi-siècle il transforma son village, déplaçant le cimetière et la chapelle saint Roch. On lui doit, entre autre, une vierge en bois polychrome sculptée à Gênes. Cette statue de 400 kilos fut portée à dos d’hommes de Nice à Marie et installée le 13 septembre 1777 dans l’église paroissiale.
Au sommet du village l’ancien château et sa tour médiévale. Les façades des maisons jouent avec le soleil et semblent varier de teinte selon la course de l’astre diurne. La porte féodale témoigne du passée de Marie, village vigie et défense du comté de Nice. En déambulant dans les ruelles étroites on découvre les anciennes banalités : four à pain et moulins. Les habitants de Marie sont : les Marioles.
Thierry Jan