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22 novembre 2024

Les chroniques cannoises de Patrick Mottard: une famille formidable!

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Entre Chantons sous la pluie et Les parapluies de Cherbourg l’ambiance cannoise était très humide en ce début de deuxième semaine. Deux films au programme : un japonais, le 10e de la compétition et un français lui hors-compétition.

UNE AFFAIRE DE FAMILLE (Manbiko Kazoku), Kore-Eda Hirokazu (Japon)

Alors que, selon son habitude, il vole à l’étalage avec son jeune fils, Osamu rencontre et recueille une petite fille en comprenant très vite que celle-ci est maltraitée par ses parents. Malgré leur pauvreté et l’exiguïté de leur logis, la petite famille d’Osamu (il y a en plus une femme, une grand-mère et une « belle -sœur » délurée) décide de garder la petite avec eux. Tout le monde semble heureux jusqu’à ce qu’un incident révèle brutalement les secrets de cette charmante mais mystérieuse famille.

En 2013, le réalisateur avait enchanté le Festival avec Tel père, tel fils qui reprenait à la sauce nippone le thème de l’échange de bébés de La vie n’est pas un long fleuve tranquille. Avec Une affaire de famille, il récidive avec une œuvre gentiment anarchiste, pleine de fantaisie et d’humour. Et une démonstration assez iconoclaste : il peut y avoir plus d’amour dans une fausse famille pas très honnête que dans une vraie famille très honnête. À remarquer aussi une distribution épatante, petits et grands.

LE GRAND BAIN, Gilles Lellouche (France)

Une bande de paumés (incarnés entre autre par Amalric , Canet, Poelvoorde et Anglade) sont pris en main par deux coachs féminins pour créer de toute pièce une équipe de natation synchronisée… masculine. Un défi censé donner un sens à des vies qui en sont cruellement privées.

À l’évidence être un comédien bankable est un atout pour qui veut comme Gilles Lellouche passer de l’autre côté de la caméra. Dans la foulée, cela peut permettre également de présenter son film à Cannes hors compétition, le prestige du Festival sans les risques. En effet, rien ne justifie vraiment ce remake bancal de Full monty. Le spectateur a en effet plus de deux heures pour faire une comparaison peu flatteuse avec le film anglais. Un film qui permet aussi pointer – comme me rappelait ma partenaire à l’issu de la projection – les manies et défauts d’un certain cinéma français (numéros d’acteurs un peu gratuits, psychologie à tous les étages, réalité sociale diluée, scénario faible…). Bref, c’est avant tout un film de copains pour un copain, il n’est pas évident qu’on ait envie de faire partie de la bande.

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