Quelques avertissements anciens concernant l’immigration fournissent des éléments de réflexion à l’occasion de la réunion du Conseil Européen de ces jours qui aura comme un des poins forts la problématique de l’immigration.
Quelques avertissements anciens concernant l’immigration…à l’occasion de l réunion du Conseil Européen de ces jours qui aura comme un des poins forts la problématique de l’immigration.
Concentrons-nous simplement sur l’avertissement que livra en février 1995 un excellent démographe, Jean-Claude Chesnais, dans un livre intitulé Le crépuscule de l’Occident (éd. Robert Laffont, 1995).
Sa quatrième de couverture comporte cet avertissement : après avoir souligné « les déséquilibres internationaux et la situation de l’Occident – de l’Europe en particulier – où la menace de dépopulation se précise d’année en année en se combinant à un vieillissement accéléré de la population », il estime que : « L’Europe devient sous nos yeux le premier continent d’immigration, et cela avec des implications très préoccupantes et parfois explosives « , comme la naissance et affirmation des mouvements et partis populistes.
L’Europe ne peut imaginer de reprise économique sans reprise démographique. Les deux récessions, économique et démographique, s’entraînent mutuellement et participent du même sentiment de pessimisme.
Mais que les avertissements soient virulents ou policés, ils ne sont pas entendus au niveau européen : l’Union européenne semble ne pas avoir de véritable stratégie démographique, ni pour la natalité ni pour les mouvements migratoires.
Une note récente de la Fondation Robert Schuman intitulée Europe 2050 : suicide démographique, due à Jean-Michel Boussemart et Michel Godet, le confirme : « Quel silence étourdissant face au suicide démographique de l’Europe à l’horizon 2050 ! (…) »
Et les auteurs de la note publiée par cette fondation – qui ne saurait être soupçonnée d’animosité de principe à l’égard de la construction européenne – ajoutent en commentant des projections démographiques de l’ONU à l’horizon 2050 : « Nous invitons nos interlocuteurs à imaginer quelques millions de réfugiés climatiques en provenance d’Asie ou encore plus de réfugiés politiques et économiques en provenance d’Afrique et du Moyen-Orient. Si 1 % du surcroît de la population africaine s’installait en France d’ici à 35 ans (ce qui est aussi proche de nous que 1980), cela ferait 13 millions d’habitants en plus dans l’hexagone d’ici à 2050, soit 20 % de plus ! Quand on songe que l’Union européenne a été fragilisée et ébranlée en 2015 par un million de réfugiés dont les trois-quarts politiques, on se rend compte que l’Europe devrait se préparer à de telles perspectives. »
La comparaison qu’ils utilisent est tout-à-fait juste : Quand il y a trop de sable, le ciment ne prend pas.