Le Gouvernement facho-populiste présidé par le juriste ( et novice en politique ) Giuseppe Conte , qui s’est auto-proclamé « avocat de tous les italiens » (???), flanqué par les deux dioscures avec le titre de vice-président ( en fait, les actionnaires majoritaires ) Luigi Di Maio et Matteo Savini , a obtenu mardi le vote de confiance du Sénat, il a eu ce mercredi celui de la Camera dei Deputati ( Assemblée Nationale) .
Des populistes anti-système au pouvoir dans l’un des pays fondateurs de l’Union européenne, c’est une première.
Pour y parvenir, les responsables – très anti-européens – de cette coalition baroque ont dû faire des compromis entre eux – ils étaient fiers adversaires pendant la campagne électorale- et signer un contrat – pompeusement dénommé de « changement »- qui fait fonction de programme de ce gouvernement.
Ils ont du accepter la présence – exigée par le Président de la République Sergio Mattarella- comme ministre des Affaires étrangères du très européen Enzo Moavero Milanesi, qui a travaillé longtemps à Bruxelles. Et d’un ministre de l’Economie, Giovanni Tria, qui est favorable au maintien de l’Italie dans l’euro.
Les ministres nommés, le gouvernement mis en place , à quoi peut-on s’attendre, notamment en Europe ?
Les déclarations , polies dans la forme , mais populistes , démagogues, eurosceptiques et anti-immigration, du chef du gouvernement dans son discours d’investiture ne laissent espérer rien de bon et le coût du programme ( en additionnant moins de recettes et plus de dépenses) est estimé en 125 milliards par l’Observatoire des Comptes publiques de l’Université Catholique de Milan.
Il est évident que ces politiques économiques radicales, si appliquées, troubleront les finances de l’Italie, les marchés financiers en seront affectés, les agences de notation baisseront la note de la dette souveraine ( 23000 milliards, 132% du PNB) et dans ce cas-là, même Mario Draghi et son programme dit d’assouplissement quantitatif ne pourront pas sauver l’Italie d’une grave crise.
Cependant l’aisance avec laquelle les nouveaux « sauveteurs » se sont calés dans le rôle, fait plutôt penser à une énième « combinazione » de la politique italienne : l’origine napolitaine de l’ancien steward du stade de football de Naples , catapulté Ministre du Travail et du Développement économique ( » il s’est ainsi octroyé son premier emploi « – affichent avec humeur les sites internet), laisse plutôt penser à l’application d’une expression dialectale qu’il doit – lui-même- bien connaître : « facimme ammuina » qui, traduit, signifie : faire semblant ( ergo, adieu à la réalisation intégrale du « contrat de changement » et tant pis pour les électeurs qu’ils y ont cru).
D’ailleurs , si l’influent quotidien « La Repubblica » a titré au sujet de nouveau gouvernement » enlacez les ceintures de sécurité » en s’adressant subrepticement aux citoyens , le non moins influent journal de la Conférence épiscopale italienne » Avvenire » , lui a choisi une expression plus nuancée: » Lune de miel et de vinaigre ».
De quoi donner les sueurs froides aux nouveaux gouvernants!