Incroyable ! Les Bleus ont bataillé jusqu’au bout contre l’Argentine (4-3), pour arracher une qualification aussi magnifique qu’inespérée après la mi-temps. Le Mondial est lancé !
Ils ont été tant décriés, tant critiqués, mais ils ont répondu de la belle des manières. Les Bleus ont écrit une autre magnifique page de leur histoire, ce samedi en huitièmes de finale de la Coupe du Monde 2018. On se souvient de Séville 1982, Guadalajara 1986, France 1998, mais aussi de Hanovre et Francfort 2006. On se souviendra aussi de Kazan 2018.
En face, la redoutable Argentine, bête blessée mais qui a réussi à s’extirper du groupe D à la faveur d’un réveil tardif contre le Nigéria (1-2). Mais avant ça, la fébrilité défensive de l’Albiceleste avait été remarquée, d’abord contre l’Islande (1-1) mais sans conséquence, puis face à la Croatie (0-3) qui avait mis les coéquipiers de Messi en grand danger.
Les Bleus, eux, ont maîtrisé leur phase de poules, avec deux victoires contre l’Australie (2-1) puis le Pérou (1-0). Le match nul contre le Danemark (0-0) restant anecdotique car Didier Deschamps avait fait tourner et la qualification était assurée. Mais au niveau du jeu, la France n’avait pas rassuré les observateurs.
Au niveau des compositions, aucune surprise à signaler côté français puisque Didier Deschamps accorde sa confiance au onze qui avait débuté le match contre le Pérou en phase de groupes. Les Français comptent sur le carré Varane-Umtiti-Pogba-Kanté pour restreindre l’influence de Leo Messi. Sur le front de l’attaque, Antoine Griezmann et Kylian Mbappé sont au soutien d’Olivier Giroud. Un temps incertain, Lucas Hernandez tient bien sa place dans son couloir.
Jorge Sampaoli a décidé d’aligner ce qui pourrait être un 4-3-3, un système qui épouserait les contours du 4-2-3-1 français. La défense centrale Otamendi – Rojo est notamment reconduite, tout comme les deux milieux de terrain Javier Mascherano et Éver Banega. Insatisfait de ses deux attaquants de pointe Agüero et Higuaín, le sélectionneur argentin a décidé que ce sera à Cristian Pavon et Di María d’accompagner Messi sur le front de l’attaque. La Pulga devrait retrouver la pointe de l’attaque.
MBAPPÉ ÉTINCELANT
Dès l’entame, les Bleus prennent le match à leur compte. Après une première alerte sur un coup franc de Griezmann sur la barre (9e), Kylian Mbappé accélère au milieu de terrain, s’infiltre dans la défense argentine et se fait accrocher par Rojo dans la surface. « Grizou » ne se fait pas prier pour le transformer (1-0, 13e).
Face à une défense argentine très fragile, lente et souvent mal alignée, les Bleus, agressifs, concentrés et percutants peuvent prendre le large. Mais à chaque fois, il leur manque un petit quelque chose (21e, 30e, 32e et 39e) pour se mettre à l’abri. Comme souvent dans ces cas-là, l’adversaire en profite. Juste avant la mi-temps, Di Maria, esseulé à 20 mètres des buts, décoche une frappe lumineuse (41e) pour égaliser. Tout est à refaire.
Le match se complique encore au retour des vestiaires. Sur un coup franc argentin, Messi repique dans l’axe et frappe. Sur la trajectoire, Mercado dévie le ballon dans le but de Lloris… alors qu’il voulait l’éviter (1-2, 48e).
Le match aurait pu tourner au désastre pour les Bleus, menés alors qu’ils dominent de la tête et des épaules. Et pourtant, l’Argentine ne semble pas maîtriser le match. Une énorme mésentente entre Fazio (entré à la mi-temps) et son gardien Armani aurait pu profiter à Griezmann (56e).
C’est alors qu’un autre héros qui est sorti du bois. Au lieu des habituels Pogba, Griezmann, Mbappé ou encore Giroud (si, si), c’est sur un centre de l’excellent (une fois de plus) Lucas Hernandez, qui passe devant tout le monde, que Benjamin Pavard envoie une demi-volée exceptionnelle dans le petit filet opposé ! (2-2, 57e). La France recolle grâce à son latéral droit, pourtant pas parti pour être titulaire au début du Mondial. La belle histoire derrière le match.
Dans les têtes de Léo Messi et consorts, le match se complique encore un peu plus. Revigorés par leur égalisation, les Bleus se jettent à l’attaque. Sur un nouveau centre de Lucas Hernandez, un cafouillage dans la surface profite à Kylian Mbappé, qui se met en position de tirer grâce à un crochet dévastateur. Sa frappe ne laisse aucune chance à Franco Armani (3-2, 63e).
Encore plus fou, sur un autre contre, Giroud sert parfaitement Mbappé dans la surface pour le doublé ! (4-2, 68e).
La France a un pied en quarts de finale. Messi est complètement muselé par le duo Kanté-Matuidi et les Argentins sont impuissants. Pourtant, les Bleus vont trembler jusqu’au bout, et un but à la dernière seconde de Sergio Agüero (4-3, 90+3e).
Qualifiés pour les quarts de finale, les Bleus retrouveront l’Uruguay, vainqueur du Portugal (2-1) grâce à un doublé de Edinson Cavani. Après Angel Di Maria, Kylian Mbappé retrouvera donc face à lui un autre coéquipier du Paris Saint-Germain. Pareil pour Antoine Griezmann : Diego Godin, le capitaine de l’Uruguay, joue aussi à l’Atlético Madrid.
LA RÉACTION DE DIDIER DESCHAMPS
« C’était une grande affiche, il y a eu des erreurs forcément, on était mal embarqués à 2-1, on aurait pu se faciliter la fin de match mais il y a eu beaucoup d’émotions. C’est que du bonheur, ça fait des semaines qu’on se prépare pour ça, on a répondu présent. Des critiques il y en a toujours, on a fait quelques erreurs mais on a fait souffrir les Argentins. Maintenant, on va profiter, on a 6 jours devant nous. »
LA RÉACTION DE KYLIAN MBAPPÉ
« On est contents, je me sentais bien, comme mes coéquipiers et on s’est dit qu’ensemble on pouvait faire de belles choses. On a eu une phase de groupe compliquée mais voilà, contre une grande équipe, de grands joueurs, on a réussi à faire un match plein. »
LA RÉACTION DE ANTOINE GRIEZMANN
« Ça fait énormément de bien. On a travaillé dur. On avait envie de voir une équipe soudée et on s’était dit qu’il fallait qu’on défende (…) Pour le pénalty, je me suis dit que j’allais ouvrir mon pied et tirer de ce côté. J’ai eu la chance que le gardien parte de l’autre côté. On avait déjà l’équipe, ce qui a aidé à la performance,c ‘est mon niveau que j’ai haussé. Ce sont des matchs que j’adore, soit tu gagnes, soit tu rentres à la maison. Je suis en pleine confiance, je connais mon jeu, mon état de forme. J’ai une petite préférence pour l’Uruguay ».