L’association qui les gère depuis des années lance une alerte sur les Jardins Partagés de Saint Roch qui risquent de disparaître.
Il semblerait que c’est pour une élargir la voirie.
D’après un communiqué , « suite a la restauration partielle du mur d’enceinte, la Métropole nous a mis en demeure de justifier notre présence. N’ayant obtenu aucun bail jusqu’à ce jour, tout en étant mentionné sur le site de la Métropole, nous tenons à rappeler dans quel espoir et esprit nous avons oeuvré et nos différentes actions en direction des habitants »- qui signe le docteur André Minetto vice-président de l’association, dont la présidente est madame Jeanine Costamagna. Tous les deux sont des personnages bien connus de la vie associative niçoise.
Un peu d’histoire …
Nous sommes rentrés en octobre 2013 sur la parcelle Daumas-Vauban, achetée à 370 000 euros aux héritiers de l’ancien propriétaire monsieur Roux, après avoir été préemptée. Et ce après avoir multiplié en vain courriers, pétitions, démarches afin de sauver ce terrain promis a l’alignement, comme dernier vestige du passé agricole du quartier, dans l’optique de faire des jardins pedagogiques pour les écoles et collèges avoisinants. Tout ayant été refusé, ne pouvant nous résoudre a voir disparaître ce lieu magique (selon les propres paroles de Monsieur Jean-Marc Giaume, notre Adjoint au Territoire ), il ne restait plus que cette solution qui a d’ailleurs été tacitement acceptée des autorités pendant cinq ans.
Cette parcelle a été transformée après un nettoyage et un désherbage intenses en jardin partagé destinés aux habitants du quartiers pour une durée de leur choix. À ce jour il existe une liste d’attente conséquente, preuve de l’engouement que suscitent ces jardins.
Entretenir une parcelle c’est être confronté à de multiples questions et c’est aussi trouver des solutions: l’utilisation du compost, l’heure idéale d’arrosage, le paillage, le choix des semis, la protection bio contre les insectes… À travers ce parcours, les habitants retrouvent un lien avec la terre.
Nous avons aussi incité les habitants à nous laisser leurs épluchures de fruits et légumes pour faire du compost.
Des pancartes ont été affichées afin de sensibiliser le public a nos actions, à la protection de l’environnement ainsi qu’à la valeur patrimoniale de ce terrain: l’eau puisée a sept mètres en dessous du sol grâce à la pompe installée par bos soins, les abeilles et mésanges qui viennent sur la parcelle (pour les abeilles particulièrement quand l’avocatier est en fleurs), les chauves-souris… Des pancartes demandent aussi aux habitants de respecter la planète (diminuez vos émissions de CO2, cette année plantez un arbre…)
Outre le public adultes, nous avons pu en 2017, suite a l’autorisation de Monsieur Lauriano Azinheirinha, Adjoint à l’Éducation à cette date, accueillir des classes de l’école Saint Roch, sur plusieurs semaines. Ce fut une fête pour les enfants de planter, d’arroser, de toucher la terre, d’écouter le chant des oiseaux (car cette parcelle est aussi une niche écologique, refuge de biodiversité ). Ils nous ont laissé de nombreux dessins et messages de remerciements.
Des personnes viennent aussi se ressourcer sur la parcelle (certaines étant handicapées ). C’est un lieu où l’on sort du temps de la ville et où l’on peut enfin prendre le temps de prendre le temps. Il y a eu des repas, plusieurs fêtes, dont celles des voisins, avec visite du Territoire.
Nous avons participé à l’élaboration d’un mémoire sur les incroyables comestibles par une jeune chercheuse qui a enquêté sur notre action et nos projets.
La cueillette des avocats est toujours une fête. Certains se proposent spontanément pour recueillir ces magnifiques fruits de 500 à 800 grammes. Cet avocatier nissart centenaire parle à beaucoup de gens y compris ceux qui viennent des îles. Et nos aînés les plus âgés le connaissent depuis toujours. Là encore c’est une occasion de rencontre, d’échanges. Cette parcelle crée du lien social entre gens d’origine, d’âge et de condition très différents. Il y a quelque chose d’universel sur ce jardin.
Enfin notre dernier projet a été de restaurer la partie écroulée du mur d’enceinte côté Daumas, afin de changer le grillage rouillé et dangereux.
Le présent et … le futur ?
Saluée par les habitants, cette opération nous est aujourd’hui reprochée par la Métropole: pourquoi ?
D’autres jardins partagés fleurissent un peu partout: pourquoi Saint Roch serait-il privé de ce trésor hérité du passé mais qui fait lien avec le futur dans la lignée de la COP21* ?
Nous souhaitons donc, depuis le début, obtenir une régularisation, comme les autres jardins partagés afin d’éviter les malentendus comme actuellement. Nous souhaitons aussi contractualiser et pérenniser nos actions, notamment avec les écoles du quartier.
La parcelle Daumas Vauban doit être préservée comme patrimoine écologique et historique, et bien commun au bénéfice de tous.