Cet ouvrage est à la fois le journal d’un touriste, un guide pour le visiteur, l’histoire des lieux visités et un roman ou plutôt une saga romanesque.
Stéphen Liégeard est avant tout l’inventeur du terme : Côte d’Azur. Les débats se sont fait tels des querelles byzantines sur l’étendue de cette Côte d’Azur. C’était pourtant bien inutile, l’auteur commençant son long périple à Marseille pour l’achever à Gênes.
Ainsi il nous entraîne sur les chemins, n’oubliant pas des détours vers l’intérieur des terres, des retours en arrière, des fois on s’y perd. Puis évoquant les rois, reines, princes, ducs, barons et les empereurs, ceux de l’histoire, ceux de la vie mondaine, il nous décrit cette société de la fin du XIX° siècle.
Il nous dévoile la naissance de Monte-Carlo, les casinos. Les routes encore souvent muletières, le chemin de fer qui réduit les distances. La Côte d’Azur et son évolution, les anglais qui furent les promoteurs de la saison d’hiver, les malades qui se meurent d’apoplexie et guérissent. Le climat, l’agriculture, les fleurs, les fêtes.
Stéphen Liégeard publia son livre en 1887-1888 ; en plein essor de cette Côte d’Azur qui alors voit son développement se faire principalement entre Cannes et Menton. Hyères et San Remo étant en retraits de ce boom touristique.
Pourquoi alors déborder de Marseille à Gênes ? Les deux grands ports méditerranéens n’étant pas à vocation touristique. C’est probablement par souci d’une unité, d’une facilité que l’auteur se faisant à l’occasion historien, dépasse le cadre touristique pour mieux correspondre à l’Histoire et à l’histoire, la grande et la petite.
La Côte d’Azur est en tous cas toujours le meilleur guide pour comprendre ces rivages de la grande bleue où tout a commencé il y a bien longtemps, depuis Adam et Eve, mais là on rejoint la légende.
Thierry Jan