Ce livre est à la fois une biographie et un roman. L’auteur nous entrâine aux côtés de Rabelais, moine peu orthodoxe, ami de François 1°, des Du Bellay. Rabelais Franciscain puis par soif de connaissances intellectuelles Bénédictin. On le suit avec ses écrits, sa langue vivante et acérée. Une langue populaire, accessible à tous.
Il vit au moment de la réforme, du protestantisme. De part et d’autre on brûle les hérétiques. Car tant Luther et surtout Calvin, se montrent impitoyables avec ceux ne suivant pas leurs canons. Peut-on parler de protestantisme avec cette nouvelle intolérance imposée par les luthériens et les calvinistes ? On brûle les corps au nom de la religion.
Rabelais, un peu disciple d’Erasme reste fidèle à la religion catholique. Tout comme le maître de l’humanisme, il souhaiterait réformer l’église, mettre fin aux abus. Pantagruel, une provocation, un message ? Un peu les deux.
Rabelais va fréquenter les rois, les princes, les prélats, même les papes. Il marche sur un fil et ses adversaires guettent sa chute pour le livrer au bûcher. Rabelais est un homme moderne. Michel Ragon nous permet d’entrer dans son intimité, de mieux le connaître.
Un livre passionnant, écrit comme un roman sur l’un de nos grands écrivains, un auteur moderne dont les écrits résonneront en échos avec les poètes de la fin du XIX° siècle. Rabelais avait quatre, voire cinq siècles d’avance sur son temps. Or il est bien connu qu’on a toujours tort en ayant raison avant les autres.
Thierry Jan