L’élection départementale de dimanche dernière a été suivie avec intérêt par les dirigeants des autres partis.
Si les socialistes tanguent de plus en plus, l’aile gauche a pris l’envol pour se réunir avec l’extrême gauche mélenchoniste , si les frontistes ( RN) attendent de voir qui sera le vainqueur du duel entre la droite-droite de Eric Ciotti et la droite-progressiste de Christian Estrosi pour caler leur joker ( le candidat aux municipales sera Philippe Vardon ou un poids lourd national , Marion ou es-tu ?) , les radicaux toujours fiancés mais pas encore mariés , ont pris position par les voix des deux dirigeants niçois.
Et, le voix sont toujours deux et …bien distinctes.
En lisant entre les lignes, on retrouve deux options : présenter aux municipales une candidature autonome alliée avec ce qui reste des socialistes ou faire partie d’un rassemblement avec Christian Estrosi comme tête de liste ?
Pour Patrick Mottard ( Mouvement Radical Social Libéral- ex -PRG)
Un véritable séisme politique que cette lourde mise en minorité du maire de Nice dans les trois circonscriptions de la ville lors du vote interne de son parti « Les Républicains ».
Certes, il s’agit d’une consultation militante concernant le noyau dur de l’électorat mais le résultat est suffisamment spectaculaire (une députée, une sénatrice et un vice-président de la Région à terre) pour constituer un tournant dans la vie politique locale.
En effet, nous avons désormais la certitude qu’il y aura un duel fratricide entre les deux leaders de la droite locale aux élections municipales de Nice.
De fait, un espace politique se libère car nombreux sont les Niçois (de gauche, du centre et même de droite) qui vont refuser de se laisser embarquer dans cette fausse compétition car ils ne soutiennent ni la versatilité politique et la gestion aléatoire de l’un ni les idées très droitières de l’autre. Nous sommes donc un certain nombre par nos parcours, par nos positions antérieures, par nos valeurs à avoir la responsabilité de relever ce défi.
Pour Hervé Cael ( Mouvement Radical -Social Libéral/ ex-PR Valois)
Le scrutin interne aux Républicains 06 n’est pas l’alpha et l’oméga de la vie politique locale !
Aujourd’hui des mêmes acteurs et commentateurs tentent de nous expliquer qu’un scrutin interne local dans un parti politique, Les Républicains, qui concerne moins de 1 % des habitants des Alpes-Maritimes, bouleverse définitivement la perspective des élections municipales de 2020. Je ne minimise pas la portée d’une consultation des électeurs niçois dits « Républicains », mais je m’interroge sur l’affolement d’une partie du microcosme politique azuréen.
Certains entonnent déjà des chants, bien prématurés et présomptueux, de victoires sur l’air de « circulez il n’y a plus rien à voir ». Le passage devant les électeurs niçois deviendrait presque une formalité administrative.
D’autres se remémorent opportunément la fable de La Fontaine « Les voleurs et l’âne » et s’octroient prestement le rôle du troisième larron qui pourrait emporter la mise. Mais attention à ne pas prendre les citoyens pour des ânes et risquer un coup de pied …
Et si les municipales de 2020 se jouaient sur un bilan, un projet, des personnalités, des compétences et une capacité à rassembler … et non sur un fan club ou une étiquette politique (aujourd’hui pouvant apparaître comme clivante) ?