Le traditionnel marathon du Conseil Municipal ( mais si difficile d’organiser le déroulement avec efficacité ? de même que rendre l’acoustique conforme aux normes standard ?), a été caractérisé plus par un climat de conversation de comptoirs que de débat public.
Et , comme souvent au comptoir, la conversation s’est animée au point de déraper dans un échange (verbale) plutôt virile entre le maire Christian Estrosi et son actuel opposant ( et ancien 1er adjoint) Benoît Kandel , suite à l’intervention critique de ce dernier lors du débat sur le budget primitif 2019, le point principal de la séance.
Christian Estrosi a répondu aux critiques sévères mais pas offensives de manière agressive , en rappelant à Benoît Kandel son implication dans le dossier Semiacs , la société qui gère les parkings municipaux dont était le président à l’époque des faits , qui avaient fait couler beaucoup d’encre aux sujets de certains aspects de prétendue mauvaise gestion.
Echange d’accusations, tons de voix exacerbés entre les deux anciens alliés – on devient pas 1er adjoint de la Ville de Nice sans avoir la confiance du « patron » – qui ont eu heureusement la capacité de non transgresser un certain code de comportement .
Une opportune suspension des travaux a permis aux deux belligérants de reprendre les esprits et passer à autre chose. Et aux présents, d’évoquer la belle expression : Gentlemen, please!
BUDGET
En fait , tout avait dit lors du débat sur les orientations budgétaires du 11 octobre mais …bis repetita.
Comment empêcher Christian Estrosi de revendiquer « la protection du pouvoir d’achat », le « soutien des plus fragiles », « les chantiers en cours » ( Ikea, nouveaux quartiers dans l’OIN, la halle gourmande de la gare du Sud), « le soutien à la proximité », la « programmation évènementielle et culturelle ?
Et de surjouer sur les nouvelles mesures , chèque carburant pour un montant mensuel de 20 euros ( à certaines conditions) et gratuité de l’accès – 1 fois par moi- au Parc Phoenix (!!!) qui n’auront un impact très , très marginal sur l’ensemble de la population.
Et comment empêcher les oppositions de tirer quelques boulets : pour Marie-Christine Arnautu (RN) » votre rapport tient plutôt à la plaquette électorale, est un tissu d’approximation, de contrevérités ». Juliette Chesnel-Le Roux (EELV) , elle touche l’encours de la dette » le budget qui nous est présenté montre une diminution de l’encours de la dette, c’est un fait notable. [….] nous ne sommes pas dupes, les transferts des dépenses vers la métropole ont permis aux niçois de croire que tout allait bien » ( ndlr, notamment près d’1 milliard d’euro pour l’investissement dans les lignes 2/3 du tramway).
Dominique Boy-Mottard (dvg) souligne de manière polémique » la confusion entre la maison mère métropolitaine et sa filiale niçoise « , en appelle à la transparence pour que » soient présentés des budgets consolidés entre les deux entités » et appelle » la nouvelle tarte à la crème » l’augmentation du pouvoir d’achat » prétendue par le maire de Nice …et Président de la Métropole, en démontrant que additionnant la fiscalité municipale et métropolitaine, les niçois ( et métropolitains) seront plus ponctionnés.
Enfin, Patrick Allemand ( Un autre avenir) qui , après avoir jugé que le budget 2019 » présente à la fois des clarifications et des ruptures, et en même temps, ne bouleverse pas les grands équilibres », constate que » après 10 années d’une progression ininterrompue , l’encours de la dette décroit. Il était 497 millions d’euros en 2017, de 508 millions en 2018, il diminue à 473,6 en 2019″.
Après ce capharnaum de belles et inutiles (?) paroles , il est temps de venir aux chiffres – clés ( en millions d’euros) que le « grand argentier » Philippe Pradal a ainsi résumé:
1 Total budget primitif: 730
dont: 550 en fonctionnement, 180 en investissement ( dont 85 en dépenses et 95 en remboursement en capital et opérations financières)
2 Investissement d’ équipement: 85
dont: (axe 1) Jeunesse et vie scolaire : 19,3 , (axe 2) sécurisation de cadre de vie et modernisation de l’administration : 19,2 , (axe 3) embellissement du patrimoine et des espaces publics : 16,5 , (axe 4) culture sport et proximité : 30
3 Impôts
Diminution de près de 20% de la TEOM ( ordure ménagères) depuis 2018
Baisse de la taxe foncière de 2,12 points en 2019 et de 2 points en 2020
ndlr: contre la nouvelle taxe métropolitaine de 6,4 %
4 Budgets annexes
Régie Palais Acropolis et Nikaia : 17,2 Opéra 19,9 ( dont 15,7 à charge de la Ville comme subvention d’équilibre)
SUBVENTIONS
Le traditionnel arrosage des clubs sportifs et autres associations n’a pas manqué d’intervenir à la veille des fêtes de Noël.
Si personne conteste la politique d’aides au tissu associatif et sportif , et encore mois s’hasarde à voter contre cette armée de potentiels électeurs, Dominique Boy-Mottard (dvg) pose quelques questions qui ne sont pas sans pertinence : « combien des fois ai-je demandé à ce qu’on nous explique comment les choix étaient faits ? Et en absence de réponse comment ne pas penses que l’arbitraire règne en maître ? .
La réponse de Christian Estrosi est directe: pour lui, le fil rouge de cette politique s’inscrit dans la cohésion sociale.
Pourrait-on en déduire que cohésion sociale et clientélisme sont les deux faces de la même médaille ?
Et se demander, à seul titre d’exemple, à quel titre la tenniswoman professionnelle Alizée Cornet , qui affiche dans le classement WTA des gains millionnaires en dollars ( tant mieux pour elle ) bénéficie d’une aide financière ?
En tout cas, voici les chiffres les plus importantes ( en millions d’euros) par secteur, auxquelles s’ajoutent les subventions de quelques milliers ou dizaine de milliers à une pléthore d’associations
Sport: 8,9 aux clubs + 0, 325 aux sportifs HN
Evénementiel sportif: 0,353
Petite enfance : 1,2
Solidarité, Affaires sociales, Handicap: 0,642
DIVERS
Des délibérations ont été assumées concernant des projets tels:
(i) l’encadrement de l’activité des artistes de rue dans le périmètre d’excellence touristique
(ii) la valorisation financière ( autrement dit, la commercialisation) des espaces publics , tels la Ville Maséna, le CUM, le musée Matisse, le MAMAC, l’Opéra, le Parc Phoenix, le Jardin Albert 1er, le Parc des Arènes de Cimiez et le Quai des Etats Unis afin de développer des nouvelles recettes
(iii) le projet d’enseignement musical décentralisé à destinations des enfants au sein du quartier de l’Ariane
(iv) l’avancement du projet « Influence ta ville » menée auprès des jeunes niçois de 15-25 ans avec la mise en place des initiatives issues de l’appel à projets présentés lors de la soirée « Ambiance ta ville » le 4 octobre dernier après la concertation à laquelle ont participé plus de 3000 jeunes.