Critiqué par le président de la république pour son manque de mouvement, le président de l’instance informelle qui réunit les ministres des finances des treize pays de la zone euro ne semble pas surprit par sa fougue. L’ancien premier ministre luxembourgeois préfère même « sa façon de faire au style diplomatique et hypocrite » de ses prédécesseurs. Pour lui, son style exprime des convictions européennes fortes, permettant de partir dans la bonne direction. Le portrait est donc tracé et permet aux européens de mieux comprendre le discours de la France.
Pourtant, l’ancien superviseur du pacte de stabilité européen ne cède pas au tumulte du président français. Il invite la France à réduire le niveau de ses dépenses publiques, qui sont les plus importants de l’Union Européenne. Avec une baisse du PIB de 2,3% et un déficit de 41.7 milliards d’euros, la France a du travail devant elle. Le président devra donc ‘travailler plus’, pour équilibrer les comptes de la France d’ici 2012.
Trop ambitieux ?
Jean-Claude Juncker n’est pas favorable à une surdramatisation du budget de la France. Elle est en difficulté certes, mais il espère un retour à la normale d’ici deux ans. L’Europe par ailleurs, ne semble pas prête à enclencher l’alarme, mais Nicolas Sarkozy devra tout de même faire attention à ses ambitions. Preuve s’il en faut de son budget 2008.
Rien ne change dans ce « budget de promotion sociale et de promotion économique ». Cette description, vu par son premier ministre François Fillon, reflète bien l’obligation de son supérieur.
Répondre aux promesses de l’ancien candidat tout en rassurant ses homologues européens. La France est en difficulté, mais ce n’est que de passage. Nicolas Sarkozy est là.