Nice-Premium : Michel Gentelet, présentez-nous cette Coupe Internationale de la Ville de Nice.
Michel Gentelet : C’est une compétition qui est née en 1995. On n’avait pas beaucoup de moyens pour le faire mais on l’a fait par amitié pour les Polonais et les Russes de façon à pouvoir se rencontrer en toute convivialité dans le cadre d’une épreuve sportive. L’année suivante, on a pu avoir un petit budget intéressant donc plusieurs nations sont venue nous rejoindre, notamment l’Italie ou l’Espagne. Ainsi, la deuxième année, nous accueillions déjà six ou sept nations.
N-P : C’en est la douzième édition, ce week-end.
MG : Il y a plus de 130 patineurs et près de 30 pays. C’est une manifestation qui a bien grandi et qui est devenue très importante sur le calendrier international. Elle est aujourd’hui mondialement reconnue à tel point qu’il y a des athlètes du Mexique, d’Afrique du Sud, de Chine, de Bulgarie ou de République Tchèque.
N-P : Mais il n’y a pas des grands noms du patinage ?
MG : Tout dépend de ce que vous appelez les grands noms du patinage. Ceux qui sont là sont des grands noms aussi. Il y a des patineurs qui participent aux Championnats d’Europe, aux Championnats du Monde, voire qui sont champions de leur pays, en Russie, en Biélorussie ou de Hong-Kong. Par exemple, on accueille Victoria Pavuk, qui vient de Hongrie et qui est l’une des meilleures patineuses européennes. Elle a gagné l’an passé ici.
N-P : Le Gala de clôture dimanche accueille Brian Joubert.
MG : C’est une tradition dans les compétitions de patinage artistique de clôturer avec un gala. Ca nous donne l’occasion de faire patiner les champions de chaque catégorie le même jour. On essaie également de relever le plateau avec un nom afin d’attirer un public un peu plus nombreux. Cette année, nous avons trois têtes d’affiche avec Brian Joubert, Albena Denkova et Maxim Staviski ainsi que Anastasia Grebenkina et Vazgen Azrojan, qui sont champions d’Arménie de danse sur glace et dans les dix meilleurs européens aujourd’hui.
N-P : Tous ces talents réunis prouvent le niveau de la compétition.
MG : Bien sur, mais les gagnants marquent des points qui comptent pour le » World Ranking « . Elle est reconnue par l’ISU (International Skating Union) au même titre que n’importe quel Grand Prix.
N-P : Il y a beaucoup d’étrangers sur la glace mais bizarrement pas de Niçois.
MG : Effectivement, mais il y a plusieurs raisons à cela. D’abord, le niveau ne le permet pas puisque c’est désormais une compétition ouverte aux fédérations qui choisissent les patineurs qu’elles alignent. Avant, c’était une épreuve inter-clubs donc on pouvait inviter le club de Nice, de Moscou ou de Madrid. Depuis deux ans, ce n’est plus possible car on fait partie du calendrier ISU, on est obligé de passer par une fédération. La fédération française n’a pas choisi de Niçois car elle pense qu’ils n’ont pas le niveau. Aujourd’hui, le niveau du club local n’est plus le même que celui qu’il avait du temps de Jean-Christophe Simond, actuel entraineur de Brian Joubert que Nice-Premium avait rencontré des années que les azuréens ne font plus partie des meilleurs.
N-P : Et le futur ?
MG : On va essayer de faire évoluer la coupe. Dès l’année prochaine, on va essayer d’introduire la danse sur glace en compétition comme je l’ai promis à Albena Denkova, en espérant qu’elle vienne. Mon rêve a toujours été de la faire venir ici pour un tas de raisons. Quand elle a participé aux Championnats du monde en 2000 à Nice, elle s’est gravement blessée et à été hospitalisée ici. Sa fédération est partie et ma femme et moi, nous nous sommes occupés d’elle donc nous avons des liens affectifs très forts. J’espère la voir gagner un jour à Nice.
N-P : Une immense compétion de patinage artistique médiatisée ici, c’est possible ?
MG : Pour l’instant, elle n’est qu’immense et sous-médiatisée. En effet, on a créé une Rolls avec le budget d’une 2 CV, ce qui fait que les médias s’en méfient un peu. En revanche, pour l’ISU ça ne pose aucun problème de ce côté là vu qu’elle est au calendrier officiel. L’ennui, c’est qu’on obtient deux millions d’euros pour organiser un championnat du monde alors qu’on n’a rien pour une épreuve comme la coupe. D’ailleurs, cette année, on a proposé Nice et trois autres villes françaises pour accueillir les championnats du monde 2010 et la décision va être prise au mois de Novembre. Nice a un handicap car elle a organisé la compétition en 2000 et même si tout s’est très bien passé, on est pessimiste à ce niveau là.
N-P : Aujourd’hui, qu’est-ce qui vous anime encore dans le patinage artistique ?
MG : La convivialité, les liens d’amitié qu’on a tissé avec tous ces pays étrangers. D’ailleurs, quand on leur parle de Nice, ils savent que c’est un bon niveau et qu’ils seront bien accueillis.
N-P : Est-ce que Nice peut redevenir un grand club de patinage ?
MG : C’en est déjà un. Il n’a simplement plus les résultats qu’il avait il y a quelques années encore mais ça reste un fief du patinage français, il faut dire les choses comme elles sont.
PROGRAMME
Vendredi 19 octobre :
-07h00 : entraînements des catégories “ novice ”, “ junior ”, “ couples ”
-11h00 : programme libre des dames catégorie “ novice ”
-14h00 : programme libre des hommes catégorie “ novice ”
-16h30 : programme court des dames catégorie “ junior ”
-18h30 : programme court des hommes catégorie “ junior ”
-20h30 : programme des couples
Samedi 20 octobre :
-07h00 : entraînements des catégories “ seniors ”, “ junior ” et des couples
-14h30 : programme libre des dames catégorie “ senior ”
-17h00 : programme libre des hommes catégorie “ senior ”
-19h30 : programme libre des couples
Dimanche 21 octobre :
-07h00 : entraînements des catégories junior
-10h00 : programme libre des dames catégorie “ junior ”
-12h00 : programme libre des hommes catégorie “ junior ”
-17h : Gala de clôture – Durant plus de deux heures, les meilleurs patineurs individuels et couples de la compétition vont livrer au public niçois un show aussi élégant qu’époustouflant.
Avec en invités vedettes du Gala :
Brian Joubert, Champion du Monde et double Champion d’Europe Albena Denkova et Maxim Staviski, doubles Champions du Monde de danse sur glace