Spécialiste de la mobilité douce, qui avait déjà proposé en association avec l’écologiste Laurent Lanquar-Castiel , la Vélorution, une série de propositions pour faciliter l’usage du vélo dans les Alpes-Maritimes , revient à la charge avec une nouvelle idée , par ailleurs déjà mis en service en d’autres villes.
La Métropole de Nice Côte d’Azur qui se veut « championne » dans beaucoup de domaines et initiatives pourrait bien à y réfléchir .
En tout cas, la proposition de Xavier Garcia mérite lecture…
Il y a plus de 50.000 actifs à Monaco. Moins de 15 % d’entre eux y habitent. Les trois quarts viennent des Alpes-Maritimes, dont un quart seulement des communes limitrophes, Roquebrune-Cap-Martin, Cap d’Ail, Beausoleil et La Turbie, où la pression foncière et le coût du mètre carré limitent de plus en plus les possibilités de logement.
En conséquence, chaque matin de semaine, le tunnel reliant l’A8 à Cap d’Ail et le village de la Turbie se transforment en enfer routier. Immuablement, aux heures de pointe, le tunnel situé après la sortie de l’A8 vers Monaco est fermé pour éviter la saturation et les véhicules des salariés de la principauté se déversent sur la Turbie et des routes secondaires qui redescendent vers la moyenne Corniche et qui ne sont pas du tout adaptées à ce trafic de masse.
Malgré tous ses défauts, les retards proverbiaux et sa propre saturation, le réseau TER est une solution bien plus satisfaisante pour les usagers qui habitent près du littoral, mais pour beaucoup d’autres qui habitent trop loin des gares, il faut prendre la voiture et adopter avec fatalisme l’adage de Winston Churchill : « Quand tu traverses l’enfer, continue ton chemin«
L’idée d’un funiculaire reliant la sortie autoroutière de la Turbie est régulièrement évoquée sans qu’un projet concret ait encore vu le jour.
Comme il est inconcevable d’assurer une liaison directe entre la Turbie et Monaco en défigurant un paysage d’une beauté exceptionnelle, la solution du tunnel apparaît la seule acceptable. Et pour un trafic pendulaire massif aux heures de pointe, le VAL offrirait toutes les garanties de fiabilité, de rapidité, de souplesse et de coût de fonctionnement.
Le VAL (véhicule autonome léger ou Villeneuve d’Ascq-Lille du nom du premier projet de ce type) est un métro léger sans conducteur. Entièrement automatisé il circule en sous-terrain, tranchée couverte, ou viaduc, et ne traverse donc jamais la circulation automobile. C’est une salle de contrôle qui permet de mettre en route autant de rames que nécessaire, suivant les heures de pointe ou évènements déplaçant du public. Sa fréquence peut être inférieur à la minute et peut permettre de transporter jusqu’à 30.000 personnes par heure. D’autre part sa fiabilité ferait rêver tous les « naufragés » du TER Nice-Vintimille. Elle est en effet proche de 100%. Il n’y a pas d’accident car un VAL ne croise pas de circulation automobile et les voies sont protégées par des porte vitrées automatiques pour éviter accidents et suicides.
Le plus célèbre est l’Orlyval, bien connu des habitués de la navette aérienne Nice-Paris, mais d’autres villes françaises en sont dotées (Lille, Toulouse et Rennes) ainsi que Chicago aux Etats-Unis. Depuis plusieurs années, le Laurentin Cyril Cousinié milite sans relâche pour un VAL reliant Nice à Cannes.
L’investissement de départ est plus important que pour un tramway en surface par exemple mais l’un des gros avantages du VAL est sa rentabilité, du fait de sa souplesse et de son fonctionnement automatisé qui nécessite moins de personnel (30 à 37% du coût contre 60% pour un tram). Des emplois « perdus » qui pourraient être récupérés sur des navettes autoroutières desservant la sortie de La Turbie.
Bien entendu, un parking relais devra être construit à l’entrée de la station de départ à la Turbie où trouver un terrain juste après la sortie de l’A8 ne posera pas de problème.
La longueur d’un tunnel entre la Turbie et Fontvieille à Monaco tournerait autour des 2,5 km pour un coût d’environ 250 millions d’euros. Un investissement loin d’être anodin mais prioritaire compte tenu de l’impact économique et environnemental de ce noeud routier, et avec un financement croisé des Etats français et monégasques, des collectivités concernées et de l’Union européenne, il n’est pas hors d’atteinte.
Xavier Garcia