Un Bac d’économie en poche et une maîtrise d’administration économique et sociale font de ce Breton d’origine, un auditeur financier des plus compétents au sein du renommé cabinet parisien de la firme internationale Ernst & Young. DES parents comblés par l’avenir tout tracé de leur fils, une situation confortable et un univers de travail adéquat auraient pu faire d’Eric, l’un des grands professionnels de la finance nationale et internationale.
Oui mais voilà, lorsqu’on naît créateur, on ne peut réprimer bien longtemps ce désir de façonner, de mettre en forme, d’exploiter : bref, simplement de créer. C’est donc sur cette route presque trop bien dessinée et dans le monde qui était le sien à cette époque qu’Eric rencontre, Nathalie Barale, elle aussi employée dans le même cabinet parisien et qui deviendra par la suite son épouse.
Nathalie Barale, comme beaucoup le savent dans le Vieux, est la fille d’un couple de Vieux-Niçois spécialisés dans la fabrique de pâtes fraîches, La Maison Barale.
C’est en 1992 que Nathalie et Eric décident de prendre un virage décisif dans leur carrières, et au détriment des probables tumultes auprès de leurs parents qui les voyaient déjà aux Etats-Unis ou au Canada, c’est en Bretagne que le couple a décidé de s’installer…mais pour y fonder et y gérer une fromagerie artisanale.
Le projet ne sera, finalement, pas aussi viable que l’espéraient Nathalie et Eric qui décidèrent, tout de même, histoire de bien enfoncer ce clou qui dépassait encore, de démissionner mutuellement du cabinet dans lequel ils travaillaient, tous deux. Je vous laisse imaginer les réactions familiales suite à ce genre de décision qui, même argumentée pendant des heures, demeure incompréhensible pour les parents que nous sommes aujourd’hui.
De son côté, tout de même, la famille Barale portait un œil attentif aux périples de leur fille et de leur gendre, et c’est tout naturellement que la passation de pouvoir s’imagine d’abord dans un premier temps pour se réaliser ensuite afin de connaître son succès d’aujourd’hui.
Cela fait maintenant quelques années qu’Eric est aux commandes des machines centenaires de l’atelier de fabrication situé sous la boutique Barale, et il nous confie :
« J’ai appris à dompter ces machines qui ont une histoire. Le travail manuel est encore bien présent. Je ne travaille que très peu avec des machines contemporaines et préfère utiliser les machines qu’utilisaient mon beau-père et son père. D’ailleurs, c’est sur ces machines que j’ai appris toutes les bases de mon savoir-faire. »
Vous l’aurez compris, la précision et le respect des traditions sont à la base du travail d’Eric qui est l’un des rares fabricants à encore privilégier cet art qui se perd, bien souvent, dans une automatisation qui ne peut remplacer ce toucher, cette perception et ce calibrage d’un des aliments les plus consommés de notre région : La Pasta.
« Notre fabrique a été crée en 1892 par nos arrières-grands-parents qui venaient du Pièmont, et depuis nous sommes restés à la même adresse. Nous sommes donc la 4ème génération et nous nous faisons un devoir de transmettre notre savoir-faire et nos traditions. » Nathalie Guernion Barale est fière de ces origines qui lui ont transmis cette passion devenue savoir au fil du temps, et c’est, sans doute parfois, la femme la plus heureuse du Monde dans sa boutique de la rue Sainte Réparate…au lieu d’être bloquée sur un périphérique avec un retard d’un bon quart d’heure sur son rendez-vous ce client récalcitrant qui souhaite lui parler de son prochain bilan de fin d’année.
Bonne route à Nathalie et Eric.
FRanck Viano
BARALE PATES
7 rue Sainte Réparate – 06300 Vieux Nice
Tel : 04.93.85.63.08