Nice-Premium : Au départ, Alexandra Andrejko s’oriente vers une voie plutôt scientifique, comment a-t-elle changé de chemin ?
Alexandra Andrejko :
Quand j’étais au collège et au lycée, contrairement aux autres élèves, j’aimais particulièrement les cours de dessin qui étaient trop rares à mon goût. Il m’arrivait de refaire un dessin à la maison uniquement pour le plaisir.
Et puis, j’ai eu mon bac de biologie très tôt et je me suis résignée à aller en fac de biologie à défaut d’une filière plus motivante ; sans compter qu’une carrière artistique aurait été impensable dans les années 90. Je pense que j’ai dû me réfugier dans le dessin pour échapper à la rigueur scientifique. J’adorais dessiner et je pouvais passer un week-end tout entier sur un portrait au crayon. Finalement, une fois mon DEUG de biologie obtenu – et toujours aussi peu motivée par une carrière de biologiste – je me suis inscrite à la villa Thiole, l’Ecole Municipale d’Arts Plastiques de Nice. Après avoir été admise en formation continue, j’y ai préparé mon dossier d’entrée à l’Ecole des Beaux Arts de Toulouse. Et voilà comment tout a commencé.
N-P : Un véritable coup de foudre ?
A.A. : Plutôt une passion. Je passais des heures à retoucher un nez ou un œil, à essayer de capter une émotion, à exprimer quelque chose…
N-P : En visitant votre site, on remarque que vous avez une large palette de couleurs en votre possession (crayon, aquarelle, huile …)
A.A. : Oui, merci les Beaux Arts ! par une pédagogie très différente de l’enseignement classique, et néanmoins très efficace, j’ai appris à utiliser d’autres supports et outils que le crayon et le papier Canson de l’école, même si je reste très attachée au papier – ou plutôt aux papiers, à leurs différentes textures, épaisseurs, propriétés… Ca a d’ailleurs été la base du livre pour enfants que j’ai réalisé. Bref, c’est aux Beaux Arts que j’ai découvert qu’on pouvait s’exprimer graphiquement par des techniques mixtes.
Quant à l’aquarelle, je suis une fan du dessinateur Hugo Pratt, créateur du personnage de Corto Maltese, d’où ces 2 portraits de Pandora et Louise et ces aquarelles africaines. Son travail – tout comme sa vie d’ailleurs – est une véritable invitation au voyage.
N-P : Parlez-nous un peu des portrait africains que vous avez réalisé.
A.A. : Il ne me semblait pas être autant tournée vers l’Afrique, mais je constate que c’est le cas… Je crois qu’en premier lieu, ce sont les couleurs qui m’attirent le plus. Mais ensuite, je crois qu’il y a aussi cette fierté qui émane de ces personnes, cette élégance dans le port de leur costume traditionnel. C’est souvent leur seule richesse, mais quelle richesse ! Ils sont tout simplement éblouissants.
Et puis, c’est aussi le voyage, les tissus, les bijoux, les couleurs des terres lointaines… et ces regards malicieux qui vous mettent dans la confidence de leurs histoires, leurs secrets. Bref il y a beaucoup de toutes ces petites choses très féminines.
N-P : Comment naît une oeuvre ?
A.A. : C’est souvent un coup de foudre. Un cliché qui me plaît, qui me parle. Et qui me donne envie de m’exprimer ! Cela peut être un regard, une situation, une posture, un tissu ou un bijou, une attitude, une atmosphère, parfois une ressemblance, qui me séduit. En règle générale, quelque chose qui serait le début d’une histoire. Ou c’est comme si, à travers la peinture, j’allai découvrir un secret ou comme si je retrouvai quelqu’un. C’est aussi une représentation de mon état d’esprit du moment.
Le plus dur, c’est de ne pas être complètement absorbé par les sentiments : il faut rester à la porte de l’émotif pour le représenter au mieux.
N-P : Comment définiriez-vous vos toiles ?
A.A. : L’expression d’un moment. Peut-être aussi une façon de voyager.
N-P : Votre talent vous le mettez à profit dans des entreprises en créant leur logo, leur visuel …
A.A. : Oui, je suis graphiste. C’est une sorte de défi que d’arriver à créer l’identifiant d’une personne ou d’une entreprise. C’est aussi un travail de funambule qui consiste à jouer avec l’équilibre, tout en délicatesse : ajouter, enlever, empiler, réajuster… la typographie, les couleurs, le logo, la composition, tout doit permettre au client de s’exprimer et d’être compris à travers son logo. Parfois, en faisant quelques recherches sur les formes, les couleurs ou les mots, on découvre ce qui va enrichir un logo et faire sa différence et/ou son originalité. C’est vraiment un travail passionnant.
N-P : Vous avez également réalisé la conception d’un livre pour enfant, une expérience que vous aimeriez renouveler ?
A.A. : A l’origine, ce livre était l’objet du concours d’Illustrateur 2000 de Hasselt. Je m’en suis beaucoup amusée : tant en illustration pure que graphiquement. On invente des situations, on peut se permettre de jouer avec les dimensions, les couleurs, les objets : tout est permis !
J’ai dû mettre plusieurs projets de côté à cause du manque de temps. Mais je pense que je vais pouvoir m’y remettre d’ici peu.
N-P : Des projets en perspective ?
A.A. : Oh oui ! D’ici 2 à 3 mois, je vais m’installer comme artiste et graphiste indépendant. Cela implique de nouvelles rencontres, de nouvelles créations, des collaborations.
J’ai aussi quelques idées de peintures : des séries de portraits et également des portraits d’un genre un peu moins classique.
J’aimerais également pouvoir engager des partenariats avec de grandes entreprises et exposer dans des restaurants ou des cafés pour me faire connaître.
Et bien sûr, une nouvelle activité implique aussi un nouveau site Internet, tout beau tout neuf, avec mes dernières réalisations graphiques, dont voici l’adresse
https://www.zanka-design.com
en attendant cette mise à jour, les internautes seront redirigés sur mon site actuel.
N-P : Pour terminer, si l’on vous demandait de nous concevoir un tableau que l’on mettrait à la Une demain, quelle thème et couleur aurait-il ?
A.A. : Eh bien, je dois dire que mon côté graphiste prendrait le dessus : j’actualiserais votre logo aux couleurs de l’événement important du moment. Parce que Nice-Premium s’inscrit comme un site d’informations sur notre région mais parce que Nice s’impose également au niveau international. Il serait donc intéressant de voir l’interface du site se colorer de la vie régionale ou internationale.
Par exemple, durant le mois d’octobre, pourquoi ne pas afficher un ruban rose pour sensibiliser les internautes à la lutte contre le cancer du sein.
De façon plus légère et ludique, nous aurions pu soutenir notre courageux XV de France. Même si Nice est très attachée à son club de football, les Niçois ont suivi avec entrain la coupe du monde : il suffisait de se promener sur le cours Saleya les soirs de match pour se rendre compte de cet engouement. A Nice, après le football vient le rugby !
Enfin en novembre, tout au long du mois, je verrais bien un « teasing » pour annoncer l’arrivée du tramway niçois et les installations artistiques parallèles.
Voilà donc quelques idées et plus qu’un tableau, ce serait donc une interaction entre Nice-Premium et la vie quotidienne à différentes échelles.
Pour découvrir ces oeuvres cliquez sur le lien suivant : https://www.zanka-design.com