Quand Max Gallo écrit cette histoire du fascisme en Italie, nous sommes en 1964, la guerre, le régime sont encore très présents dans les mémoires. Il est difficile alors d’écrire sur ce sujet en toute objectivité.
Max Gallo nous décrit l’Italie après le premier conflit mondial ; un pays ruiné, désenchanté, estimant sa victoire volée. Mussolini quant à lui va évoluer d’un socialisme radical, antimilitariste à l’intervention de son pays alors neutre dans le conflit. L’Italie va-t-elle demeurer neutre, entrer en guerre et de quel côté ?
Max Gallo nous montre la facilité avec laquelle Mussolini renonce à ses idées pour en adopter de nouvelles contraires à ce qu’il défendait. De socialiste il devient nationaliste dans l’esprit le plus violent. Puis quand il prend le pouvoir, la violence remplace le droit et la liberté disparaît.
Pendant vingt ans l’Italie est sous le joug d’une dictature. Mussolini après 1933 et surtout 1935 aligne son pays sur le délire de la race proclamé par Hitler. Il va copier l’Allemagne jusqu’à adopter le pas de l’oie devenu le pas romain. Le régime sombre dans le ridicule. Lequel ne fait nullement sourire, car il va plonger son pays dans une guerre où la péninsule subira les conséquences de la folie d’un homme ayant perdu tout sens des réalités.
Le roi Victor Emmanuel III flatté par les titres ronflants de roi d’Albanie et d’empereur d’Ethiopie laissera la situation s’envenimer jusqu’à y perdre sa couronne. Mussolini restera devant l’histoire l’homme qui a agressé la France déjà foudroyée par l’Allemagne en proclamant la nécessité d’avoir quelques milliers de morts pour pouvoir s’asseoir à la table des négociations de paix.
Déclaration déshonorant son pays et montrant un profond mépris pour le peuple italien et la vie humaine. Un livre à lire quand on voit resurgir l’hydre du fanatisme et du nationalisme dans divers pays européens.
Thierry Jan