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22 novembre 2024

Box office : Avengers Endgame de Joe et Anthony Russo

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Nous y sommes. Après 11 ans d’existence et plus d’une vingtaine de films, le Marvel Cinematic Universe nous livre la conclusion d’un tissage narratif né avec le premier Iron Man en 2008. Réalisé par les deux frères Russo, Avengers Endgame vient répondre à la situation désastreuse du précédent opus. Malheureusement, il est possible de perdre de nombreuses qualités en un claquement de doigt.


Un voile de désespoir flotte au-dessus de notre équipe de super-héros, alors que la moitié de la population de l’univers a été anéantie par Thanos et les six pierres d’infinité. Malgré tous les efforts des nombreux protagonistes, le titan devenu iconique est parvenu à réaliser son fameux claquement de doigts, gantelet de l’infini au poing. Endgame, suite directe oblige, débute quelques jours seulement après ce geste de la « décimation » et nous laisse espérer, pendant la première demi-heure, à un retournement de situation. En vain. S’ensuit une ellipse de cinq longues années qui ne suffiront pas à la digestion de la défaite des Avengers, mais accentueront, au contraire, une forme de dépression et de résignation.
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Grâce à un acte à priori insignifiant, l’histoire d’Endgame va enfin pouvoir s’articuler et trouver ses propres enjeux. Le voyage dans le temps est au cœur de la réussite des personnages, et aussi un moyen incroyablement simpliste de satisfaire l’avidité d’une armée de fans en mal d’une épique conclusion. Le problème est là.

Il y a un point à propos duquel on ne peut pas attaquer le long-métrage. Avengers Endgame est un service gastronomique de fan-service, de nostalgie et de références aux films précédents. Le passé, où se déroule une grande partie de l’aventure, est un prétexte formidable pour offrir des collusions entre certaines figures de cet univers très vaste, et répondre à des (microscopiques ?) interrogations formulées durant plus de dix ans. Évidemment, le plaisir est à l’ouvrage en découvrant certaines rencontres ou en retraversant des scènes emblématiques, mais ça ne suffit pas à construire un dernier acte saisissant. L’omniprésence d’un humour potache, gras (pour un personnage en particulier) et parfois malvenu continue d’agrémenter le détachement du spectateur avec l’intrigue. Marvel nous a habitué au rire, et on rit pendant Endgame. Cependant, on le regrette plusieurs fois. On aimerait dépasser cette forme d’attention qui nous accroche aux péripéties. Surtout quand il s’agit d’un acte final, de la fermeture d’un cycle.
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Ce quatrième épisode gagne en mélancolie ce qu’il perd en audace et en ambition. Son prédécesseur était parvenu à hisser son antagoniste, Thanos, au rang de focalisation centrale du film, en plus de bousculer notre ordre moral et de tirailler notre conscience rationnelle. Dans Endgame, Thanos n’a plus aucune profondeur, son objectif inspiré d’une forme de malthusianisme a disparu. C’est dommage. On aurait aimé en apprendre plus sur cette philosophie moralement discutable, néanmoins sujette à débat. Supprimer, avec un hasard total, la moitié des êtres-vivant de l’univers entier. Ce, avec la conviction d’instaurer la paix et un développement régulé. C’est abject oui, mais déjà bien plus intriguant qu’un simple désir de provoquer le chaos absolu (comme c’est souvent le cas).

Que reste-t-il ?

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L’émotion nous est soutirée. Il semble difficile d’y échapper. Endgame propulse ses héros vers une fin attendue. Les grecs avaient leur Odyssée, Ulysse rentre chez lui à Ithaque au grès de monstrueux obstacles. Les Avengers, après 11 ans d’une grande épopée ne seront pas tous sauvés. Cette tension naissante du sacrifice à venir est une belle réussite. Heureusement. Les mythes et les légendes nous restent en mémoire puisqu’ils s’inspirent de nos valeurs humaines afin de nous servir des personnages à qui on pourrait serrer la main. Le MCU nous a apporté du spectacle et des émotions par l’entremise de ces acteurs qui ont incarné des personnages hautement symboliques. Chacun avec son trait particulier, qui plaira à tel petit garçon ou à telle petite fille. Bien plus tard, après avoir grandi, on se surprend à retourner au cinéma avec les mêmes étoiles dans les yeux qu’il y a 10 ans.

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