Le Conseil Métropolitain a acté la vente de 4% des parts qui détenait dans la société de gestion de l’Aéroport de Nice à la Banque des Territoire, émanation de la Caisse de Dépôt et Consignations , habituel partenaire des collectivités niçoises dans le financement des infrastructures.
L’opération avait déjà été annoncée il y a quelques jours.
Le produit de cette vente permettra à la Métropole, a précise en fin de séance Christian Estrosi – qui, siégeant en tant qu’administrateur au Conseil de Surveillance de la société gestionnaire, n’a pas participé au débat , de poursuivre la politique d’investissements ( 140 millions par an) , de désendettement -(30 millions y seront consacrés) et diminution de la fiscalité ( déjà amorcée mais qui aura certainement plus de marge pour des mesures additionnelles qui seront annoncées à la présentation du budget 2020).
Face à une opposition qui n’a pas perdu l’occasion pour exprimer les plus vives critiques , le dossier a été défendu par le président de la Commission des Finances Philippe Pradal « L’aéroport Nice doit demeurer au service du territoire. […] Nous avons fait le choix de la Banque des territoires au regard de la confiance que nous leur portons. La métropole conservera 1% des parts, nous permettant de continuer à participer au conseil de surveillance, et de nous tenir informés des prises de décisions stratégiques. »
En fait , du point de vue stratégique cette vente ne va pas changer la donne. Il y a un intérêt commun des tous les actionnaires pour que l’aéroport continue son expansion et qu’ils obtienne des bons résultats de gestion et financier. Ce qui, de toute évidence , est le cas en terme d’investissements et de retour de ceux-ci comme les chiffres-clé montrent , année après année.
En ce qui est le côté financier, la Banque des territoires est certainement un investisseur fiable, pas adepte ni au trading actionnaire ni à la spéculation.
Donc, posséder 1% ou 5% ne fait pas grande différence; D’ailleurs, comme disait un banquier de renommée internationale, » les actions ne se comptent pas mais se pèsent! ».
Le problème, si tel est, vient du fait qu’à l’occasion de la privatisation et tout au long de son processus , Christian Estrosi s’était battu des mains et des pieds pour l’empêcher , déclarant que la Ville de Nice pourrait se porter acquéreur (?!) , montant une virulente campagne de presse contre le Ministre de l’Economie de l’époque, un tel …Emmanuel Macron , avant d’en terminer avec l’organisation d’une sorte de référendum , au score plébiscitaire grâce aussi à une coûteuse campagne de propagande aux tons mensongers., auquel participèrent moins de 20% des niçois ( à se demander le pourquoi de l’exclusion de ceux des autres communes compte tenu de l’impact – au moins régional- de l’aéroport ).
Le problème de l’histoire est que les faits vous rattrapent toujours, tôt ou tard: quel plaisir pour les opposants (Benoît Kandel, Guillaume Aral, Claire George, Patrick Allemand dont l’intervention mérite lecture**) de rappeler à Christian Estrosi ses errances et ses erreurs de calcul et prévision.
Le fait est qu’à l’époque à l’Elysée il y avait un certain François Hollande, à la tête de Les Républicains un certain Nicolas Sarkozy qui avait l’ambition d’y retourner et donc, toute occasion était bonne pour tirer à boulet sur le gouvernement socialiste.
Qui pouvait prévoir que, deux ans après, Christian Estrosi aurait appeler à voter celui qu’il avait traité de tous les noms pour qu’il entre à l’Elysée, avant de devenir un administrateur local macron-compatible ?
Réflexion ? Action ? L’important est de les mettre dans le bon ordre!