Le SOMICO (SOutien MIgrants COllectif 06) inscrit son activité dans une tout autre logique : celle de la solidarité et de l’accueil des migrant.e.s et des réfugié.e.s, celle de la défense des droits de toutes et de tous et du respect des textes internationaux qui garantissent ces droits, à l’opposé de toute démagogie et pour un monde plus juste, plus solidaire et plus humain…
Sous l’impulsion du président de la République, un débat est lancé sur l’immigration depuis plusieurs semaines. Nous posons la question : dans quel but ?
Les flux migratoires ne concernent que moins de 3,5% de la population mondiale ; ce sont les Européens qui migrent le plus dans le monde alors que l’Europe accueille des flux migratoires très modestes en comparaison d’autres continents et régions du monde (90% des personnes migrantes vont dans un pays du Sud, les 10% restant-es se répartissant entre l’Europe, l’Amérique du Nord et le Japon) ; dans le contexte d’un monde violent et chaotique, les demandes de droit d’asile augmentent certes mais les refus augmentent également et la France (8° au prorata de sa population) est loin d’être en tête des pays européens pour l’accueil des réfugié.e.s. Et quand elle affirme que le droit d’asile est dévoyé, l’objectivité conduit à réaffirmer qu’il est de plus en plus restreint.
Le but de ce débat biaisé et tronqué apparaît plus clairement : prolonger et amplifier un climat malsain en jouant sur la peur et la suspicion des personnes étrangères, de leurs familles et de leurs enfants.
Dans un contexte de crise économique, de chômage et de précarité au travail, d’aggravation des inégalités, le président de la République a osé dire : « L’immigration que nous avons accueillie depuis trente ans, ce ne sont pas les élites qui la vivent et qui la subissent, ce sont les classes populaires. »
Ainsi, l’immigration est de nouveau présentée de manière démagogique comme un phénomène négatif et subi, en y mêlant les classes populaires, celles qui précisément manquent à l’électorat de la République en Marche.
La fonction de ce débat sur l’immigration est claire : sous pression de l’extrême-droite, détourner l’attention des classes populaires, dont les conditions de vie se dégradent, sur l’immigration, une fois de plus !