Sans jouer aux anciens combattants, on peut dire que la manifestation de ce matin à Nice supportait la comparaison avec les mobilisations de 1995. Qualitativement, au-delà d’une présence massive de la CGT et en l’absence de la CFDT (désormais premier syndicat de France), on pouvait remarquer une grande diversité des participants avec même à la clé les partisans du Frexit !
Une diversité qui est, n’en doutons pas, la traduction des inquiétudes diverses et variées (très variées) vis-à-vis d’un projet qui, si j’ai bien compris la très complexe dialectique gouvernementale, n’est pas tout à fait un projet tout en étant un projet. À ce niveau de cafouillages et d’imprécisions, on ne peut pas condamner ceux qui traduisent dialectique par enfumage. Sur un sujet si justement sensible, comme me l’a dit ce matin un ami complotiste sur les bords, le gouvernement aurait voulu organiser lui-même la mobilisation qu’il ne s’y serait pas pris autrement. Sans aller jusque-là, après bilan définitif de la journée, le gouvernement a intérêt à sortir de ses ambiguïtés même s’il fait l’analyse qu’il n’y a pas de solution politique susceptible de le mettre en danger dans l’immédiat.
En attendant, comme le disait un responsable de FO tout à l’heure sur France Info, une manif c’est aussi fait pour se réchauffer. En retrouvant copains et collègues, pas de doute, on s’est bien réchauffé .