Nice Premium : Agnès Rampal, vous êtes parmi les élus destitués par Jacques Peyrat. Quel est votre sentiment aujourd’hui ?
Agnès Rampal : Un sentiment de tristesse ! Depuis presque sept ans que je travaille avec passion au service de ma Ville ; Il est normal que cela prenne fin à l’échéance du mandat mais nous destituer trois mois avant ne rime à rien pour la gestion de la Ville : dans le cadre de mes délégations je reçois sans cesse des demandes de niçois et ne peut que leur répondre de s’adresser aux nouveaux responsables des délégations : en sept ans on rencontre beaucoup de personnes pour qui l’on devient référent ; changer d’élu pour 3 mois complique beaucoup la vie des niçois et je ne parle pas de celle des services !
NP : Comprenez-vous cette réaction du Maire ?
AR : Je la comprends car il a toujours fait ainsi mais je ne l’approuve pas. Rien n’interdit d’avoir un avis contraire sur un dossier. Je pensais que devant les remarques fondées formulées en séance par certains conseillers municipaux, le Maire aurait la sagesse de retirer cette délibération pour obtenir un vrai consensus. Le dernier conseil municipal a reproduit le même schéma
NP : Comment vivez-vous le fait d’avoir laissé vos projets en cours ?
AR : Comme je vous le disais je suis triste ; les projets demandent beaucoup de travail pour leur réalisation et tout grain de sable fait prendre du retard comme par exemple la troisième et dernière partie de St Jean d’Angely qui devait être livrée en septembre 2009 . Par contre j’ai été très touchée par les nombreux témoignages de sympathie et d’encouragements que j’ai reçus à l’annonce de cette « sanction »
NP :Quel sera l’avenir d’Agnès Rampal dans les mois qui viennent ?
AR : Il est évident que je continuerai à travailler; en plus de mon activité de médecin hospitalier à temps partiel, j’aurai deux objectifs :
- le premier : être à l’écoute des niçois que je continuerai à rencontrer : c’est en parlant avec
les parents d’élèves et les enseignants que je me suis rendue compte qu’il y avait un vrai désir de changement du rythme scolaire pour passer à la semaine des quatre jours. - le second : travailler à la réussite de la campagne que fera Christian Estrosi : nous avons une chance unique de pouvoir avoir enfin un Maire qui a été deux fois Ministre ; en plus de ses qualités personnelles, de son amour pour Nice, il connaît tous les rouages de l’ Etat et pourra beaucoup nous apporter pour le développement de Nice
NP : On vous a imaginé un temps candidate à la Mairie de Nice. Info ou Intox ?
AR : C’est une idée qui ne m’a jamais effleurée ; je n’ai aucune ambition pour cela ! De plus être Maire de la 5° Ville de France demande une vraie compétence qu’une nouvelle élue comme moi n’a pas acquise en une mandature ! l’UMP dispose du candidat idéal, je le soutiendrai au maximum .
NP : Quatre candidats majeurs à cette future municipale. Avec combien d’entre eux pourriez-vous travailler ?
AR : Comme le dit le dicton « le passé est le garant de l’avenir » aussi je fais toute confiance à Christian Estrosi qui a prouvé au Conseil général , où il a parfaitement réussi, qu’il est un homme d’ouverture et de dialogue. S’il me fait l’honneur de m’appeler pour travailler dans son équipe dans un domaine où je pourrai développer un projet porteur je répondrai présente.
NP : Les deux candidats prônent l’ouverture. Quelle est votre analyse de cette nouvelle tendance politique ?
AR : Nous avons changé de millénaire et il n’y a plus deux blocs face à face : droite et gauche; autour d’un même socle de valeurs, il y a beaucoup de points de convergence entre les partis politiques modérés et la gestion d’une Ville demande une addition des compétences.
NP : Vous avez passé de nombreuses années à la tête de l’Education des universités et des NTIC à Nice. Si vous deviez en faire un bilan ?
AR : Je suis fière de mon bilan dans toutes ces délégations :
Dans le domaine de l’enseignement supérieur, j’ai pu faire maintenir au contrat de plan la construction de l’extension St Jean d’Angely et de l’UFR Staps , j’ai été à l’origine de l’implantation d’Icranet, de l’extension de l’internat des classes préparatoires du lycée Masséna ( dans les locaux de l’ancien laboratoire de l’environnement) , de l’implantation de l’IUP tourisme, de la création de la Maison des Chercheurs au couvent de la visitation pour laquelle j’espère être invitée pour la pose de la première pierre ; je pourrai aussi citer l’organisation du forum de rentrée universitaire pour nos bacheliers et la création du portail internet dédié aux étudiants niçois pour mieux accompagner la vie étudiante.
Dans le domaine de l’éducation, la gestion au quotidien des écoles (entretien, cantines , réparations) m’a demandé une vraie disponibilité. Je me suis penchée, en outre, sur deux dossiers qui n’étaient pas d’actualité à mon arrivée : le premier améliorer la qualité de nos centres de loisirs : dans ce domaine nous avons beaucoup fait mais il reste beaucoup à faire pour répondre à la demande qui est énorme. Le deuxième dossier a été de réussir le changement de rythme scolaire dans les écoles primaires niçoises après une concertation exemplaire ; la mise en place de la semaine des 4 jours a constitué une vraie avancée pour la qualité de vie des familles ; de même la création d’un dossier d’inscription unique pour toutes les activités extra scolaires municipales et associatives du contrat temps libre a largement simplifié les démarches des parents.
Le domaine des NTIC a été aussi passionnant : le développement de l’informatique dans les écoles a fait des progrès considérables ; Nous avons également réussi à asseoir les Assises Nationales du net et des NTIC dont ce sera, en 2008, la huitième tenue à Nice . Dans ce domaine, je veux surtout insister sur la création des cyber-espaces situés dans les différents territoires de la Ville qui permettent un apprentissage gratuit de l’informatique pour tous et sur la nécessité de satisfaire à une charte de bonnes pratiques pour l’implantation des nouvelles antennes de téléphonie mobile avec les opérateurs de téléphonie mobile.
Enfin, j’ai eu l’honneur de Présider le CUM et je suis fière de l’avancée réalisée : le CUM n’est plus le lieu où se rencontrent quelques érudits autour de sujets pointus mais une institution ouverte à tous les publics autour d’une programmation extrêmement variée et de grande qualité, grâce à l’aide apportée par tous les membres du comité consultatif.
Tout cela ce n’est pas « mon bilan » mais celui que nous avons réalisé ensemble avec les services municipaux: nos services municipaux sont riches en personnalités compétentes et enthousiastes ; s’ils sont soutenus par des élus qui croient en leur mission, ils donnent alors le meilleur d’eux-mêmes.
NP : Enfin, si vous ne deviez retenir qu’un instant de votre parcours municipal, ce serait…
AR : La joie des enfants dans les centres de loisirs il y a trois étés lorsqu’ils jouaient, en pleine chaleur dans la fraîcheur qu’apportaient les brumisateurs enfin installés !