« La droite gouverne à Nice depuis soixante ans. Je suis là pour la mettre à la retraite le 16 mars prochain », affirme Patrick Allemand dans son discours. Devant un public venu en nombre et dans une ambiance chaleureuse, il a annoncé les quatre piliers qui composent son programme. Sans surprise, il a fait du logement le thème central de son discours, soulignant que Nice ne comprend que « 10,5 % de logements sociaux. » – la loi en exige 20 %. Patrick Allemand s’est engagé à en faire construire 1 000 par an s’il est élu maire de Nice. Ce qui ne permettra cependant pas d’atteindre l’objectif fixé par l’Etat, seulement de s’en approcher. À terme, le but de cette mesure est de réduire la pression sur le marché locatif de Nice. Donc de limiter l’augmentation des loyers.
La gauche a bâti son programme pour satisfaire les Verts, ralliés à elle depuis quelques jours. Il a notamment été promis que les logements construits le seraient aux normes environnementales. De plus, Patrick Allemand s’est engagé à créer un poste d’adjoint en charge du développement durable, afin de « faire de Nice une ville de l’excellence environnementale. » Un véritable challenge : il faut déjà revoir la politique de transport niçoise, dont le tramway est l’un des rares symboles. La création d’une nouvelle ligne est-ouest fait partie des projets de la gauche. Une ligne qui irait « non pas du port à l’aéroport, pour les touristes, mais jusqu’au centre administratif, sans oublier le quartier des Moulins et le Nikaïa. » Il faudra ensuite créer un réseau un vrai réseau de pistes cyclables.
Nouveau stade, et… lutte contre l’insécurité
Pas grand-chose de nouveau dans le discours des alliés de Patrick Allemand. Paul Cuturello, président de Nice plurielle, a quand même su susciter l’enthousiasme du public. Lorsqu’il déclare « Christian Estrosi est candidat à tout. Il a un appétit de pouvoir, et pas seulement… », les militants socialistes l’applaudissent de bon cœur. L’assistance est beaucoup plus calme lors des discours de Ladislas Polski (MCR), Robert « Bob » Injey (PCF), Rémi Gaechter et Marie-Luz Hernandez-Nicaise (Verts). Sophie Duez (société civile), revenue de Paris à Nice depuis quelques années, a su trouver les mots pour toucher le public. « On m’a souvent dit « Pourquoi vas-tu t’enterrer à Nice ? » Cela m’a heurté. Il faut redonner sa dignité à notre ville».
Patrick Allemand s’est lui exprimé sur deux sujets inédits. D’abord le projet de nouveau stade pour l’OGC Nice. Le candidat de gauche à la mairie souhaite construire « non pas un grand stade, mais un nouveau stade. Il se situerait à l’emplacement de l’actuel stade du Ray. » En revanche, il rejette le projet de nouvelle mairie lancé proposé par Jacques Peyrat, « qui coutera 100 millions d’€ à la ville ». Autre nouveauté : la politique sécuritaire, prise à bras-le-corps par le PS. « Il faut faire baisser les agressions, au lieu d’augmenter les arrestations. Si je suis élu, dix commissariats de quartiers seront créés, et les effectifs de nuit augmentés. » Patrick Allemand a conclu son discours en appelant les électeurs indécis – près de la moitié de l’électorat – à « oser » voter pour lui.
Les principaux points du programme de Patrick Allemand :
- politique de quartiers : renouveler les conseils de quartiers
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logement : créer « 1 000 logements sociaux par an, en respectant les normes écologiques »
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environnement : créer « un poste d’adjoint en charge du développement durable »
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transport : construire la ligne 2 du Tramway, reliant la ville d’est en ouest, « du port au CADAM »
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universités : faire de Nice « un centre d’excellence universitaire »
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sport : construire un « nouveau stade, à l’emplacement du stade du Ray »
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mairie : pas de nouvelle mairie
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sécurité : « augmenter les effectifs de nuit ; créer 10 commissariats de quartier »
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culture : faire du Carnaval de Nice « un évènement mondial, alors qu’il est devenu un évènement régional. »