Le coronavirus aura un impact à la baisse significatif sur la croissance en Chine, singulièrement pour deux raisons.
D’abord, il est survenu pendant la période du Nouvel An qui est traditionnellement un moment de forte consommation de biens et de services (transports et hôtellerie). Ensuite, il s’est traduit par des mesures drastiques de fermetures d’usines dans des régions représentant près de 95% du PIB, ce qui pèsera fortement sur l’activité industrielle du premier trimestre.
Le coût sur la croissance chinoise dépendra de la durée de l’épidémie. Toutefois, ors ramenée autour de 5,0% en dépit des mesures de soutien. Dans les deux cas, la prévision de la croissance chinoise passera largement en-dessous de 6% cette année.
En 2003, l’épidémie du SRAS avait affecté l’économie chinoise, Hong Kong ainsi que les pays d’Asie du Sud-est tels quel Singapour, Thaïlande et Vietnam . Pour autant, l’impact sur l’économie mondiale avait été très faible (un coût en croissance inférieur à 0,1%) en raison du faible poids à l’époque de la Chine dans l’économie mondiale.
Aujourd’hui, la Chine représente près de 20% du PIB mondial contre 8% en 2003 , si bien que le ralentissement chinois se répercutera sur les pays partenaires par le jeu des échanges internationaux : sur l’Asie en premier lieu ; et dans les pays développés, les indicateurs conjoncturels devraient marquer a minima une pause dans leur amélioration voire une consolidation pour les plus fragiles (Allemagne, Italie).
S’agissant de la BCE, elle devra revoir sensiblement à la baisse ses prévisions de croissance qui étaient déjà bien trop optimistes pour 2020 et 2021 avant même le coronavirus, ce qui s’accompagnera d’une baisse du taux de dépôt de 10pdb.