Nice Premium : Présentez-nous la société dans laquelle vous évoluez ainsi que votre rôle au sein de celle-ci ?
Virginie Deflassieux : PKF est une société d’expertise comptable qui appartient au groupe Praxis. Elle se situe à Guernesey sur les îles anglo-normandes entre la France et la Grande-Bretagne. Cette société fait partie du groupe PRAXIS dont l’activité principale est la gestion et l’administration des sociétés offshores. PKF pratique essentiellement l’expertise comptable, préparation de comptes et conseils fiscaux et gestion. Je manage le département fiscalité française depuis maintenant 15 ans. Mon rôle est d’assurer la gestion du département et le conseil en matière fiscale pour les britanniques qui investissent en France ou qui s’y installent de manière permanente. A ce sujet, notre ouvrage « Taxation in France, a foreign perspective », à l’adresse de cette clientèle afin d’entraîner la création du service de conseil au sein de PKF.
NP : Quel est votre parcours professionnel depuis votre sortie de l’école?
VD : J’ai quitté l’IPAG Paris en 1993. Après l’obtention de mon diplôme, j’ai passe quelques vacances dans l’ile puis j’ai décide de m’y m’installer tout au moins temporairement. Il était nécessaire d’obtenir une licence pour y travailler et y habiter. J’ai donc rejoint Investec, société de fonds d’investissement. Suite à cette expérience, j’ai intégré PKF. Je dois dire à ce sujet que les modules de fiscalité de l’IPAG ont été de bonnes bases pour faciliter mes débuts dans ce métier.
NP : Avez-vous toujours eu le désir d’exercer ce métier ou est-ce le résultat d’opportunités ?
VD : Plutôt l’opportunité… A vrai dire, je ne m’imaginais pas faire carrière dans la fiscalité. Ce n’était pas vraiment mon point fort à l’école, je me voyais plutôt faire du marketing, de la communication à l’international. Aujourd’hui cela me passionne. Le caractère international a été prépondérant et la dimension humaine que comporte ce métier m’a complètement séduite. Je trouve que l’aspect conseil auprès des familles anglophones qui viennent s’installer n’est pas assez mis en avant dans la présentation de ce type de métier.
NP : Quel est votre parcours scolaire, quel(s) diplôme(s) avez-vous obtenu ?
VD : Après un Bac Economique, j’ai intégré l’IPAG Paris et obtenu un diplôme Proficiency Certificate of Cambridge.
A ma sortie de l’IPAG, il aurait fallu pour approfondir la fiscalité, faire une ou deux années d’équivalence pour préparer un DESS en fiscalité. Cela demandait une année au moins de droit (maitrise) avant de suivre la formation DESS. Seulement les cours de fiscalité étaient à l’époque fondés sur des règles vieilles de trois ans alors que je pratiquais les règles actuelles. De plus, il m’était devenu impossible de lâcher l’activité pendant les deux ans requis pour la formation. J’ai donc pris le parti de la formation « sur le tas » et aujourd’hui je ne regrette pas cette décision.
NP : Quelle est l’image des étudiants de votre ancienne école au sein de votre milieu professionnel ?
VD : Comme pour la plupart des autres écoles de commerce, ils ne connaissent pas l’Ipag. De plus, les anglais ont tendance à regarder le nombre d’années après le bac (A level) pour comparer avec leurs formations universitaires. Leurs cursus se fait généralement sur 3 années après le bac, inutile donc de vous dire qu’ils sont impressionnés par les Bac +4 et Bac +5 !
NP : Quel(s) conseil(s) donneriez-vous aux étudiants qui envisagent une carrière dans votre secteur ?
VD : L’anglais !!! Bossez à fond votre anglais (essentiel pour évoluer à l’international). Je pense qu’il faut généralement 18 mois à 2 ans après l’obtention du diplôme pour se forger véritablement une idée de la carrière que l’on veut faire. Dernier conseil, et c’est une chose que j’ai pu remarquer au fil des années, ceux qui ont une formation en Droit ou Comptabilité ont un avantage certain dans l’exercice de ce métier.
NP : Selon vous est-il préférable de commencer par des PME ou des grandes structures ?
VD : Difficile d’avoir une vision objective car je n’ai pas encore eu l’opportunité de travailler suffisamment longtemps dans une grande structure pour pouvoir comparer.
NP : Pourquoi avoir choisi d’évoluer à l’International ?
VD : Il paraît qu’on revient toujours vers ses racines : ma mère est anglaise et mon père français. Il est toujours intéressant d’évoluer à l’international pour s’ouvrir un maximum de portes et couvrir diverses zones géographiques. C’est très apprécié des entreprises, cela prouve que vous êtes flexible, que vous parlez plusieurs langues et que vous êtes capable de vous intégrer à tout type d’environnement (différences de méthode, de cultures…). C’est vraiment un plus pour votre carrière…
NP : A l’heure actuelle quelles sont vos perspectives d’évolution, vos aspirations professionnelles ?
VD : Continuer à développer ce département que j’ai crée à mon arrivée. J’aimerais poursuivre ma progression au sein de la société. Je compte poursuivre l’édition de « Taxation in France » suite au départ à la retraite de l’auteur original et ancien directeur, en 2004.
NP : Souhaiteriez-vous ajouter quelque chose ?
VD : En France, le système professionnel semble encore rigide et les passerelles interprofessionnelles limitées. En Grande Bretagne le système de l’« Open University » permet de basculer d’une profession à une autre. C’est vraiment formidable, un peintre en bâtiment peut très bien devenir pilote, ou un photographe, comptable ou banquier ! C’est très imagé mais c’est la réalité du système britannique. La formation que propose l’IPAG apporte une panoplie d’outils et permet une ouverture d’esprit et donc plusieurs options. L’apport a été utile, les outils de base étaient là : des modules très variés, les langues et l’international… Bref une bonne base pour commencer à se spécialiser.
Pour plus d’infos sur la société PKF : www.pkfguernsey.com