Le dispositif exceptionnel de chômage partiel mis en place par le gouvernement pour faire face à la crise du Covid-19 a-t-il été l’occasion, pour des entreprises peu scrupuleuses, de frauder massivement ?
La crise du Covid-19 a eu deux conséquences majeures sur le monde du travail en France : la mise en place massive du chômage partiel, pris en charge à 100% par l’État jusqu’au 1er juin 2020 et à 85% par l’État depuis, et le développement du télétravail. Un mode de travail qui ne concerne toutefois qu’une partie de la population, essentiellement les cadres, dont les tâches sont dématérialisées : cloud, accès distant, téléconférence et, surtout, Internet ont été leurs outils.
Sauf que cette possibilité aurait tenté de nombreuses entreprises : pourquoi ne pas faire télétravailler les salariés en chômage partiel ? Ainsi, le travail serait effectué, mais le salaire, lui, pris en charge par l’État. Une fraude simple à mettre en place qui aurait été massivement exécutée en France selon les syndicats.
Une enquête du cabinet Technologia menée auprès de 2.620 responsables syndicaux dévoile que 24% d’entre eux estiment que les salariés en chômage partiel ont malgré tout travaillé aux frais de l’État.
Selon le site LutteVirale de la CGT Ingés Cadres Tech, qui a mené sa propre enquête, 31% des salariés en chômage partiel ou en arrêt maladie disent avoir travaillé, dont 10% souvent voire « tout le temps ».
Ces informations, qui restent à être confirmées, permettent à Philippe Martinez , patron de la CGT, d’affirmer que 25% des entreprises auraient fraudé. D’accord, on connait le bonhomme mais …
Si la fraude est aussi massive que les syndicats le soutiennent, elle pourrait donc se chiffrer à plusieurs milliards. Il faudra peut-être que le Ministère du Travail s’en occupe pour vérifier ces allégations, sanctionner s’il le faut, au moins dissiper le doute.