Ce rassemblement, organisé par le collectif droits des femmes 06 a un but: lutter pour protéger les droits des femmes. Le lieu du rendez-vous est tout aussi symbolique: le palais de justice de Nice. Des féminicides en passant par les inégalités économiques, tous les sujets ont été évoqués
« Levons-nous femmes esclaves et brisons nos entraves. » Parmi les slogans scandés durant l’évènement, c’est celui qui est revenu le plus. Pour les plus jeunes qui n’ont pas connu les années 70. Cette phrase est le refrain d’une chanson composé en 1971. Elle deviendra très l’hymne du Mouvement de libération des femmes.
Une envie de changement
Dès l’arrivée des manifestants, tous étaient en place. Il faut dire que membres du collectif avaient mis les petits plats dans les grands ». Une sono placée au milieu de la place. Des masques blancs pour dénoncer l’invisibilité des femmes dans la société.
Il y a les classiques pancartes accrochées tant bien que mal sur les grilles du palais. On peut entendre une femme réclamant de l’aide « tu peux m’aider, c’est galère à faire tenir ». On y voit » nous refusons à retour à la normal » ras le cul » avec un dessin représentatif.
Cette démonstration de force s’est déroulée en deux temps: un discours assez formel qui explique les revendications du collectif. Avec un ton assuré et une voix rapide mais clair, Ariane et sa collègue énumèrent les problèmes des femmes.
Les féminicides au cœur du malaise des femmes
Pour Maël Delamo » Cette mobilisation a pour but de dénoncer les violences faites aux femmes qui ont été mises en exergue durant le confinement ». Elle explique qu’il existe un mécanisme d’aller-retour. C’est-à-dire que ces femmes vont partir de leur domicile puis sous la pression reviennent. » J’ai connu une collègue de boulot que j’ai hébergé chez moi car son mec lui taper sur la gueule mais elle est revenue car c’est très dur de couper les ponts. » il y a aussi le problème du sexisme ordinaire. Les remarques tout au long de la journée sont insupportables pour elles. Souvent, ces hommes ne s’en rendent même pas compte. Maël et son collectif veulent ainsi faire passer un message à l’opinion publique : » on y a tous à y gagner que cela change, on serait tous heureux. Nous, en tant que femmes sur ce qu’on dénonce aujourd’hui et aussi les hommes car durant leur éducation on leur a inculqué à être viril et de ne pas pleurer. »
Une Justice à deux vitesses
Claire Moracchini , coordinatrice du planning familial 06 fait un constat alarmant « il est très difficile d’identifier les violences que ce soit de la part de la victime ou de son entourage » Il est actuellement difficile pour la justice de prendre pleinement en charge les victimes et leurs auteurs. » En moyenne une femme fait 8 tentatives de fuite avant de prendre conscience du problème et d’aller porter plainte » La plupart du temps, le conjoint va faire du chantage ou va essayer de négocier pour la faire changer d’avis. Dans la majorité des cas, ce sont les enfants qui permettent d’enclencher le déclic. » Au début, il l’a fait culpabiliser grâce aux enfants et c’est la peur qu’il leur arrive quelque chose qui permet à ces femmes d’être prête à quitter cet enfer ».
L’Education Nationale dans la tourmente
Au planning familial, l’éducation est devenue leur cheval de bataille. L’objectif est d’apprendre dès le plus jeune âge ce qu’est le consentement » il faut qu’ils comprennent aussi lorsque une femme dit non. Cela doit s’apprendre dès la maternelle. » Malheureusement pour ces associations, l’Etat ne fait pas assez contre ce fléau. Elles visent particulièrement l’Education nationale et notamment l’éducation sexuelle » A l’école l’éducation sexuelle selon la loi Aubry de 2001, ce sont trois séances de deux heures par niveau de classe, ce n’est pas suffisant »