Dans toute la France, les soignants, les professions libérales, tous sont venus dénoncer l’abandon de l’État. Ils veulent avoir des meilleurs conditions de travail et qu’ils soient reconnus à leur juste valeur.
Fumigènes, lancée de médailles en plastiques et un camion avec une sono. Dans une ambiance bonne enfant, la sphère médicale a pu crier son désespoir. Ils veulent pouvoir soigner les patients dans des bonnes conditions.
Une mauvaise prise en compte des besoins
Lorsque on parle du ségur de la santé, la réponse est toujours la même : « c’est de l’enfumage ». Christèle Landrieux, infirmière au bloc opératoire du CHU de Grasse va même plus loin : « on a des collègues qui nous parlent de ce qui se passe. C’est juste une réunion de 2 heures toutes les semaines en visioconférence. Le temps de parole y est très limité. On y parle de tous sauf les sujets essentiels. » En effet, à chaque fois, la revendication principale reste la même : une revalorisation des salaires et de meilleures conditions de travail.
Une insuffisance de moyens
Cet abandon s’est aussi ressenti par le manque de matériel. Fort heureusement, la région a été plus ou moins préservé. Cela s’est ressenti dans les hôpitaux » On va plutôt parler de restrictions. On avait une réserve mais on nous a demandé d’être très précautionneux. Tout le monde n’avait pas le droit aux masques FFP2. On ne peut donc pas dire qu’on a été mis en danger sauf la dernière semaine où on a manqué de gants.
Cependant, de l’avis de tous, cette crise n’a pas commencé avec le covid-19. Elle a simplement permis de montrer l’ampleur des dégâts. Les soignants ont vu de près les failles des hôpitaux. Selon eux ça fait des années que cela dure. Ceci a pour conséquence de faire disparaître les hôpitaux de proximité.
Avec des étudiants motivées pour continuer
À Nice, Amauri qui est en 5ème année de médecine raconte son quotidien qui différe du reste de la France. on n’a pas été réquisitionné, mais on s’est plus porté volontaire pour aider mais on avait l »effectif nécessaire. Ils avaient la particularité d’avoir un statut à part afin de pouvoir passer les partiels. » Selon les services, la présence a l’hôpital était plus ou moins importante. En ce qui me concerne, je n’y étais pas souvent.
Le mode de gestion des hôpitaux remis en cause
Cette contestation peut se résumer en trois lettres : T2A (tarification à l’activité). Depuis la réforme de l’hôpital de Nicolas Sarkozy en 2009, des directeurs ont été instaurés . Simplement, les salariés dénoncent ce système qui joue avec la vie des patients. La T2A a fait mourir l’hôpital le fait qu’on nous paye en fonction de notre activité qu’on produit. On en produit pas une activit , on soigne des gens. »
Mais une solidarité sans faille au sein des établissements
Certains hôpitaux ont pu être épargnés des flux incessants de malades qui rentrent dans les services. C’est le cas de Cannes. Tout de fois, Laurence Laporte, sécrétaire FO, affirme que cela n’a rien changé par rapport aux autres villes de France. »La mobilisation a été présente de tout de façon, le personnel a du se réorganiser, se redéployer. Les services ont changés et des modifications d’horaires ont été faites. »
Un gouvernement à la hauteur de la crise …
Pour les hospitaliers, il a eu des manquements et ils donc sont responsables des grandes difficultés dans les hôpitaux. Ils ont été à la petite semaine à gérer, à se contredire, à donner de informations puis des contres-informations avec au final aucune union entre elles.
Pour tenter de combler les lacunes de l’Etat, les citoyens se sont tournées vers leurs élus locaux comme les maires Le Maire de Cannes David Lisnard a été par exemple l’un des plus actifs lors de la crise.
C’est l’une des raisons pour lesquelles le CHU de Cannes n’a manqué de rien. Beaucoup ont sont convaincus comme Laurence Laporte : « il y a une défaillance totae de notre système de santé et de notre ministère de la Santé. Sans la solidarité des élus locaux des entreprises et des particuliers, cela aurait été compliqué ».
des chercheurs/euses dépitées
Cette vague de contagion a complètement chamboulé leurs habitudes. Ainsi, ils ont dû abandonner tous leurs projets en cours. » Maintenant on marche uniquement par des appels à projets. On travaille plus du tout sur le long terme. Ceux qui travaillaient à long terme sur des problèmes liés au Covid n’ont pas eu des financements, selon Sarah Labat-Jacqmin, chercheuse-enseignante à l’Université Nice Sophia-Antipolis.
Les professions libérales mis sous silence
C’est le cas des orthophonistes. « On s’est senti démunis au début de la crise. On n’a pas eu les équipements nécessaires pour faire les soins. On en fessait pas parti du listing de la direction générale de la santé. Cette pénurie de ressources a eu pour conséquence que plusieurs cabinets ont fermé durant le confinement.
Au-delà de la crise, elles critiquent le peu de visibilité des orthophonistes dans le milieu hospitalier. » Les grilles salariales ne sont pas du tout les mêmes alors qu’on a un niveau d’étude BAC+5. Mais on est payé comme si on était des BAC+3″. Cela entraîne donc des désertions des praticiens dans les hôpitaux.