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25 novembre 2024

Christian Estrosi réélu à la Métropole Nice Côte d’Azur

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C’était une formalité. Christian Estrosi a été réélu à la présidence de la métropole Nice Côte d’Azur pour les six prochaines anées. Il s’agit de sa 3ème élection à la tête de cette collectivité créée en janvier 2012.

D’ailleurs comment imaginer un résultat différent quand les groupes d’opposition ne peuvent compter que sur 14 voix (huit le RN et six les écologistes) sur 130 ? On pouvait douter sur les bulletins du nouveau maire de La Trinité Ladislas Polski (divers gauche) mais élu sur une liste civique (« Vigilant et combattif, partenaire et non vassal, je serai au travail au sein de l’exécutif métropolitain, dans un esprit d’union sacrée pour l’intérêt général », il a ainsi motivé son vote en faveur de Christian Estrosi) et de la ciottiste Christelle d’Intorni, maire de Rimplas – qui dans les dernières années de la mandature précédente avait joué le rôle de la Calamity Jane pour le compte de son inspirateur dans le bras de fer que celui-ci avait entrepris avec le maire de Nice pour l’investiture aux municipale de la capitale azuréenne- . Mais une fois la partie perdue elle est rentrée dans le rang, en recevant en prime une des 20 vice-présidences, celle pour les grands événements culturels.

Au total, Christian Estrosi a reçu 116 voix. Louis Nègre et Philippe Pradal seront les présidents délégués. Dominique Estrosi-Sassone , la présidente du groupe majoritaire renommé Métropole Solidaire en lieu de Ensemble.


Dans son discours d’investiture Christian Estrosi n’a pas été avare d’éloges pour lui-même.

« Pendant la crise, l’état a été nu. Alors tirons-en les conséquences! L’état doit transférer aux collectivités tout ce qu’il ne sait plus faire ou tout ce qu’il fait mal. Car nous, nous avons été au rendez-vous ! », affirme-t-il en faisant écho à un document de Territoires Unis (qui réunit les associations des régions, départements, mairies) qui sous le patronage du Président du Sénat Gérard Lacher, est en train de mener une intense activité de lobby, pour orienter les décisions qui devront être prises en terme de réorganisation des compétences publiques dans les prochains mois.

Ils appellent pompeusement cela « la subsidiarité ascendante », à savoir un transfert de compétences et moyens financiers des structures centrales (ministères et agences nationales) vers les collectivités locales, soit celles dont ils sont politiquement majoritaires en large partie et qu’ils représentent.

Concernant une éventuelle deuxième vague du virus, Christian Estrosi s’est voulu plus rassurant. Selon lui, la métropole, grâce à des stocks stratégiques de masques et de gel renforcés, peut tenir quatre mois en cas de reprise de l’épidémie. C’est bien.

Si entre-temps, il y avait un meilleur respect des gestes barrières dans les séances publiques ce serait encore mieux.

La crise économique -qui s’annonce pire que la crise financière de 2008 selon lui-
a été le deuxième axe de son intervention.

Christian Estrosi s’est longuement exprimé sur les grands projets en cours : éco-vallée, pôle multi-modal, studios de cinéma de la Victorine, le marché d’intérêt national (MIN).

« Notre force historique, c’est le tourisme »- a-t-il affirmé.

Le territoire métropolitain accueille 10 millions de touristes par an. Si Nice cherche à organiser une offre pour un tourisme de qualité et non de masse (ce qui n’est synonyme de succès puisque toutes le villes touristiques ont la même ambition), Christian Estrosi compte aussi diversifier l’offre en pointant su le tourisme d’affaire avec la réalisation du pôle multi-modal et le nouveau palais des congrès sur le site du MIN.

Son ambition est de rentrer en compétition avec d’autres grandes métropoles, Barcelone et Milan. C’est bien, sauf que la route semble escarpée du fait que les surfaces de celles-ci représentent un volume plus ou moins dix fois plus important que celui de la future réalisation niçoise.

Face à la vague verte qui a secouée les équilibres politiques de beaucoup de villes lors des municipales, Nice y a échappé mais le sujet reste d’actualité, Christian Estrosi a fait sien le thème de l’écologie :

A une générique déclaration de foi, « Nous devons nous déplacer, nous chauffer, nous rafraîchir avec une énergie locale. » Il a fait suivre l’annonce d’un objectif
« Zéro plastique en 2026 », les transports publics décarbonés en totalité dès 2026, le renforcement de 30 % pour l’autonomie agricole en précisant que d’ores et déjà les terres agricoles exploitables sont passées de 5000 ha à 6000 ha, soit 1000 ha de plus ouverts à la production.

En gage d’engagement, il a nommé -ainsi qu’il a fait à la Mairie de Nice- le docteur Richard Chemla à la présidence de la commission Écologie en charge d’une politique de coordination transversale pour une « écologie responsable « . Le temps nous dira quelle signification attribuer à cet adjectif et comme il sera décliné dans son application.

L’opposition veut se faire entendre

Philippe Vardon, qui avait récolté 21% des voix lors des élections municipales à Nice, a pris la parole à la suite du Président de la Métropole en ne cachant pas sa frustration : « je vous envie », commence-t-il. Rapidement, il passe à l’attaque et critique l’ancien mandat de l’élu des Républicains : « les Maires ont vu leurs libertés diminuer, en 2016 et 2017, quasiment tous les fonds de la Métropole ont été en faveur de la ville de Nice. En 2018, Christian Estrosi a imposé l’impôt métropolitain, la taxe Estrosi, à l’ensemble de la métropole pour pousser toujours plus loin ses projets faramineux », s’exclame l’élu du Rassemblement National.

De son côté, Juliette Chesnel Le Roux (Nice Écologie), remercie avec humilité et gratitude ceux qui ont apporté une voix à l’opposition. « La préoccupation écologiste se diffuse dans tout le territoire, nous en sommes fiers », affirme-t-elle avant de poursuivre : « nos concitoyens demandent du localisme, ils disent stop à la bétonisation à outrance au détriment de la qualité de vie de la population locale. » L’élue écologiste juge le bilan de Christian Estrosi inacceptable et précise que son parti sera force de propositions pour protéger les territoires, accroître leur autonomie et leur résilience. « Il est temps que notre territoire s’engage dans la transition écologique », conclut-elle.

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