Le jeune pilote de Grasse, Théo Pourchaire, compte à 16 ans déjà deux victoires en Formule 3, après seulement trois week-ends de Grands Prix. Troisième au classement général, quelles sont ses ambitions, pense-t-il déjà à la F2 ? Interview.
Après un premier weekend en Autriche un peu compliqué, tu as enchaîné deux victoires en une semaine, comment as-tu vécu ces derniers jours ?
C’est vraiment top. Après un premier weekend en Styrie difficile, ce sont deux victoires qui font du bien. J’attendais d’avoir une bonne progression, elle est arrivée rapidement, j’en suis heureux. Je ne pensais pas forcément gagner si rapidement. En tous cas, je profite et me projette déjà sur Silverstone dans 10 jours.
Tu es troisième au classement général, à deux points du second, quelles sont tes ambitions pour la suite de la saison ?
Mon principal objectif est de continuer de progresser. Il y a des choses que je n’ai pas encore découvertes, sur le pilotage, sur moi-même, sur les décisions à prendre pendant les courses. Oui, je veux gagner mais je ne dis pas que je vais gagner toutes les courses ou faire un top 5. Je préfère prendre les courses les unes après les autres et on verra les résultats à la fin de l’année.
Tu as l’air plutôt à l’aise sous la pluie, quelles sont tes conditions de courses favorites ? Comment envisages-tu le Grand Prix dans 10 jours à Silverstone ?
Je n’ai pas vraiment de conditions favorites de courses. Entre le pluie et le sec, c’est pareil pour moi. Je ne suis pas déstabilisé sous la pluie, je m’adapte aux conditions de course. Pour Silverstone, je vais y aller en découvrant le circuit, je n’y ai jamais roulé. Je vais faire du simulateur avant d’y aller, mais bon, il y a une grande différence avec la réalité. J’espère que les conditions ne seront pas non plus trop changeantes, s’il pleut ou s’il fait sec, j’espère que ce sera tout le week-end. C’est vrai qu’en découvrant un circuit qui à l’air compliqué -je le connais sur les jeux vidéos, il est top mais difficile, il est long avec beaucoup de virages rapides et serrés- c’est toujours mieux d’avoir des conditions météorologiques stables. Il faut marquer de gros points à Silverstone, je suis confiant.
Penses-tu à la Formule 2 ?
J’essaie de me concentrer sur la F3, ce n’est que le début de la saison. Après, si tout se passe bien, l’étape suivante devrait être la F2.
Avoir sa place en F2, c’est un énorme investissement, as-tu des sponsors qui pourraient t’aider ou des écuries de Formule 1?
L’accès à la F2 est payante et très chère. On peut être dernier de Formule 3 et tout de même rentrer en F2 en payant sa place, entre 1,4 et 2 millions d’euros. En revanche, si un pilote fait une bonne saison de F3 et qu’il est aidé par une équipe de F1, il ne paiera quasiment pas la saison. Dans mon cas, j’ai Sauber Académie qui m’aide et la fédération française du sport automobile également qui est de plus en plus présente au fur et à mesure que je gravis les échelons. Quelques sponsors m’aident aussi, ainsi que mon père, qui fait le maximum pour moi.
Comment t’entends-tu avec les autres pilotes de F3, as-tu des amis ?
Je m’entends bien avec certains pilotes, particulièrement avec Dennis Hauger qui est chez Hitech Grand Prix car on roule depuis bien longtemps ensemble, en karting notamment. Je m’entends bien aussi avec mes coéquipiers. Mais non, je ne peux pas dire que j’ai de vrais amis, il y a une grosse rivalité.