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22 novembre 2024

Ordre public : l’Etat serre la vis et met le paquet sur les moyens

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Les turbulences de ses derniers temps ont provoqué une réaction ferme de l’Etat.

Trop d’épisodes (à Dijon, à Bayonne puis plus récemment à Nice) ont perturbé l’opinion publique et mis en évidence certaines failles du fonctionnement dans le fonctionnement des services de l’Etat.

La sonnette d’alarme avait été tirée : «Nous assistons à une crise de l’autorité. Il faut stopper l’ensauvagement d’une certaine partie de la société. Il faut réaffirmer l’autorité de l’État, et ne rien laisser passer», avait affirmé Gérald Darmanin lors de son passage-éclair au Conseil Métropolitain jeudi dernier.


En déplacement ce samedi à Nice et confronté à la montée du sujet de l’insécurité après plusieurs épisodes de violences, le Premier Ministre Jean Castex a annoncé la création, dès la fin de l’année 2020, de 150 emplois supplémentaires «pour renforcer l’action pénale de proximité, qui nous l’avons vu encore à l’instant est nécessaire à la répression des infractions du quotidien et à la prévention des récidives», a annoncé le premier ministre,

D’autres annonces ont été faites à cette occasion.

La forfaitisation des délits de stupéfiants, en cours d’expérimentation, sera désormais généralisée à la rentée .

Concrètement, les forces de l’ordre pourront désormais «verbaliser de la manière la plus simple l’auteur d’un délit», et «sous autorité de la justice, d’appliquer la sanction sans délai», a détaillé le premier ministre. Cette mesure sera notamment «efficace dans la lutte contre les points de revente des produits stupéfiants qui gangrènent les quartiers» à Nice ou ailleurs dans le pays, a-t-il appuyé.

Cette procédure, une amende forfaitaire de 200 euros, s’applique à toutes les drogues mais vise d’abord les usagers de cannabis. Elle est déjà appliquée dans plusieurs villes de France comme Reims ou Rennes. L’amende, si elle est réglée sous quinze jours, est minorée à 150 euros. Au-delà de 45 jours, le contrevenant devra s’acquitter d’une majoration fixée à 450 euros.

Enfin, Jean Castex a annoncé que le Président de la République avait souhaité la création de 10.000 postes de police en cinq ans à l’échelon national, «au service d’une police plus visible» .

Le chef du gouvernement a par ailleurs annoncé plusieurs mesures à l’échelon local.

Dès lors, les effectifs niçois seront «remis à niveaux avec l’affectation de 60 policiers déployés ici dans les semaines à venir». Ils recevront une indemnité de fidélisation pour compenser le coût de la vie, plus élevé ici que dans la plus part d’autres régions.

Enfin, en réponse à une demande du maire de Nice, Christian Estrosi, le premier ministre a promis que l’élargissement des compétences des policiers municipaux serait bientôt expérimentée dans la ville. «De nombreux maires partagent cette préoccupation», a convenu Jean Castex, avant d’ajouter, «sachez que cette volonté rencontre celle du gouvernement». Dès lors, «à Nice, on va rapidement engager l’expérimentation sur l’extension des prérogatives de la police municipale dans le cadre fixé par les ministres de l’Intérieur et de Justice ici présents», a-t-il déclaré. Les «enseignements» de cette expérimentation «nourriront les dispositions législatives à venir», a ajouté le premier ministre.

À Nice, Estrosi interpelle l’État face aux violences

Le chef du gouvernement a par ailleurs profité de son allocution pour rendre un hommage aux maires : «les maires sont les piliers de la République. S’en prendre aux maires, s’est s’en prendre à la République», a ainsi martelé Jean Castex.

Le premier ministre a également souhaité apporter le soutien du gouvernement aux forces de l’ordre, présentes sur le parvis de la préfecture des Alpes Maritimes.

«Nous n’acceptons pas ici, comme sur l’ensemble du territoire de la République, que des infimes minorités (…) entendent faire régner leur loi au détriment de l’immense majorité de nos honnêtes concitoyens (…) La seule loi qui vaille, c’est celle de la loi républicaine et de l’État de droit», a encore martelé le chef du gouvernement.

«Ne lâchez rien», a-t-il ajouté à la fin de son discours.

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