La fille d’un luthier chante en regardant son père travailler. Tout commence ainsi, elle est remarqué par un compositeur et va se retrouver à Versailles. Là elle découvre cette cour où les intrigues, les poisons, les trahisons sont le lot quotidien de ces courtisans oisifs qui se détestent entre eux.
Elle est pour son malheur remarquée par le roi et les deux femmes qui comptent dans ce palais de Versailles, la Montespan et la Maintenon vont se servir d’elle pour arriver à leurs fins. Émilie est un jouet entre leurs mains.
Lully veut écrire un opéra pour elle, voilà deux nouvelles rivalités entre Charpentier et Lully, chacun ayant ses échos à la cour. Susanne Dunlap nous décrit cette cour de France, complètement déconnectée de la réalité et du peuple. Paris n’est pourtant pas très éloigné de Versailles, mais en même temps les deux villes sont séparées par un fossé infranchissable. On ne peut accéder à la cour, c’est un privilège d’y être reçu.
Malheur à qui en est exclu, il ne faut pas grand-chose pour déplaire aux caprices du roi et des favorites, deux femmes que tout sépare, une maîtresse de Louis XIV et la veuve Scarron bigote qui veut sauver l’âme du roi. Émilie se retrouve une pièce dans ce jeu où elle n’a rien à gagner quel qu’en soit l’issue. Une belle description de cette société de la fin du XVII° siècle où l’hypocrisie était la règle.
Thierry Jan, écrivain