On se souvient de son arrivée sur les bords de la Méditerranée, il y a quatre ans, heureux comme un enfant qu’il était encore du haut de ses 18 ans. Ederson n’a pas changé. Mercredi 30 janvier 2008, il arrive tout décontracté en conférence de presse, plaisantant avec les journalistes, les plus proches ont droit à l’accolade, la baïeta nissarde… Il écourte le protocole en coupant le discours inaugural du président Maurice Cohen : « Je veux remercier le club qui m’a fait venir en Europe, les supporters toujours supers avec moi, mes coéquipiers, le staff actuel et l’ancien qui m’ont fait progresser ». Le football moderne est ce qu’il est : les transferts font les Unes des journaux. Les joueurs changent de club tous les six mois. Leurs déclarations sont formatées. Les mots, eux, d’Ederson fleurent bon la sincérité. Il a ce don bien aidé par un sourire communicatif. Certes, ce départ pour Lyon où son salaire va exploser fait de lui un footballeur comme les autres. Mais d’un passement de jambes dont il a le secret, il a fait un contre-pied à la normalité en faisant le forcing pour rester six mois de plus sur la Côte d’Azur : « L’Olympique Lyonnais me voulait de suite. C’est très flatteur mais je voulais rester à Nice. C’est une question de morale. Je ne peux pas partir en milieu de saison et laisser mes coéquipiers, le staff et les supporters du jour au lendemain ». Jusqu’au 17 ou 24 mai (Finale de la Coupe de France) Ederson défendra les couleurs de l’OGC Nice. Il a l’ambition de donner le meilleur pour son club actuel et partir avec la satisfaction de devoir accompli : « ça sera difficile mais si on arrive à être qualifié en Coupe d’Europe, je pourrais partir content ». C’est aussi le vœu de Frédéric Antonetti, l’entraîneur du Gym, avec qui il venait de s’entretenir juste avant la conférence de presse : « Il m’a dit de continuer à travailler pour terminer très bien la saison avec l’OGC Nice, pour progresser et arriver avec plein de confiance à Lyon. Il m’a dit de prendre les matches comme ils viennent et de rester tranquille. »
On connaissait la volonté du coach Niçois de conserver son numéro 10. Il a poli son diamant, l’intégrant peu à peu dans le groupe pro puis dans son onze de départ. Il lui a cherché son poste de prédilection, celui qui permettrait au brésilien d’avoir le meilleur rendement. Un coup à gauche, puis à droite, milieu défensif ou offensif ou attaquant. Ederson a pu ainsi peaufiner son jeu désormais complet. S’il peut partir pour le grand club Français, il le doit, en partie à son entraîneur. Restait à savoir comme ce dernier allait prendre ce départ. Il avait fait le choix de le conserver au détriment de Marama Vahirua et d’en faire sa pièce essentielle du système offensif niçois. Cette conversation, à l’issue de l’entraînement de mercredi matin, rassure tout le monde. Frédéric Antonetti n’en veut pas à son brésilien et lui fait confiance pour le reste de la saison. Un élément déterminant pour le mental d’Ederson. Les supporters pourront compter sur leur chouchou pour rêver à l’Europe : « Je suis Niçois. Je vais regarder les résultats de Lyon et espérer qu’ils feront le meilleur championnat possible et qu’ils iront loin en Ligue des Champions. Je suis Niçois jusqu’en juin et je donnerais tout pour Nice ! » Paroles d’Ederson…
Les précisions de Maurice Cohen : « Nous avions un accord avec Ederson pour qu’il joue à Nice jusqu’en juin. Il a insisté là-dessus lors de ses discussions avec l’OL malgré le forcing de Lyon pour l’avoir de suite. Je suis très heureux qu’il soit resté en France. Avec le transfert de Bellion à Bordeaux, de Fanni à Rennes, on est fier de participer à la progression du championnat de France. Pour un club comme l’OGC Nice, sans stade, on est réduit à voir partir nos meilleurs joueurs. On ne peut pas concurrencer les autres clubs au niveau du salaire. Avec l’argent du transfert d’Ederson (environ 7,5 millions d’euros), on va investir du mieux possible et calmement. Roger Ricort (directeur sportif) est déjà à la recherche d’un joueur susceptible de remplacer Ederson. Il ne faut pas attendre l’été ! Tout peut arriver en football. Il n’est pas exclu qu’un joueur supplémentaire soit recruté avant la fin du mercato. On aurait aimé acquérir Loïc Rémy (jeune attaquant Lyonnais qui serait entré dans le transfert d’Ederson) mais Lyon ne voulait pas le vendre car le club compte sur lui l’an prochain. Nous, nous ne voulions pas un joueur en prêt qui ne serait resté que quatre mois et serait reparti dans son club. »
Ederson et Lyon :
Juninho. Il m’a appelé plusieurs fois pour me raconter la vie à Lyon et au club. J’ai rediscuté mardi avec lui et Cris. C’est un plaisir de jouer avec lui. On a des styles différents de jeu avec Juninho même si on est tous les deux milieux et qu’on tire les coups francs. Je suis plus offensif que lui. On verra si on peut jouer ensemble.
La concurrence. Il va y en avoir et de très haut niveau. Il faudra montrer mes qualités à chaque entraînement et je donnerais tout pour être titulaire.
La selecao. C’est très important pour moi. A Lyon, les sélectionneurs Brésiliens regarderont plus de matches et j’aurais plus d’opportunités pour être appelé en sélection. A moi de me montrer. J’ai les clés en main.
