« Six ans pour parvenir à la renaissance de notre cité » ou encore « Le temps du changement est venu ». Clairement, Christian Estrosi ne veut pas être associé aux deux dernières mandatures. Il a précisé qu’il a participé avec le Conseil Général des Alpes Maritimes à quelques financements mais seulement pour soulager les Niçois. Une justification pour ceux qui auraient commencé à susurrer une protestation. Il avoue jouer avec les médias à ne jamais citer ses adversaires. Un jeu de dupe. Il assène des coups non masqués à ses deux principaux concurrents Jacques Peyrat (Entente Républicaine) et Patrick Allemand (PS) en oubliant les autres. A propos du non vote du budget municipal pour 2008 par Jacques Peyrat, il parle de « hold-up démocratique » : « Tous les clignotants d’alerte sont au rouge. Pourquoi n’a-t-on pas présenté le budget de la Ville de Nice pour l’année 2008 ? Comment peut-on lancer un appel d’offre de 300 millions d’Euros pour une nouvelle mairie avant même d’avoir voté un budget qui permette d’exécuter cet appel d’offre ? » Il fustige l’endettement de la ville (« 706 millions en 2007 contre 663 en 1995 ») et les entreprises impayées pour leurs travaux sur le Tramway.
Patrick Allemand, toujours sans le nommer, candidat du Parti Socialiste, lui, est accusé de ne rien faire pour Nice : « Parler c’est bien, critiquer c’est concevable, agir c’est mieux ! Son action a été nulle pour Nice sauf pour augmenter les impôts régionaux de 100% et à baisser les aides régionales pour les Alpes Maritimes de 30% ». Les adversaires repoussés dans les cordes, place au projet Estrosi.
« Dans les cent premiers jours, des actions précises seront appliquées pour réamorcer le redémarrage de Nice, pour créer le choc du renouveau. Il faudra que les Niçois ressentent et mesurent sur des domaines très concrets la nouvelle impulsion que va donner à notre ville notre équipe ». Le timing est précis. Christian Estrosi veut de suite marquer son empreinte dans le quotidien des Niçois. Il énumère les changements qui se produiront dans les cent jours : création d’une Force d’Action Rapide Propreté, d’un service unique de nettoiement, une allocation mensuelle de 200€ pour les parents à qui on refuse une place en crèche, ouverture immédiate de 200 places de crèche, gratuité de la première heure de stationnement dans les parkings municipaux, un service Allo Mairie 24h/24 et en numéro vert pour répondre aux interrogations des Niçois, vente du siège de l’office public d’HLM, recrutement de 150 gardiens d’immeubles, mise en place de bus supplémentaires, mise en place d’un service de lutte contre le bruit au sein de la Police Municipale, redéploiement de la Police Municipale vers des missions de proximité, création de 50 postes d’Intérêt Général, création d’une réserve civile citoyenne pour que chaque habitant ait la possibilité de servir sa ville aux cotés de la Police Municipale, limitation de la présence des SDF et accroissement du nombre de places disponibles en établissements adaptés, gratuité des musées et ouverture de la bibliothèque municipale le dimanche après midi, mise en place d’un droit de préemption pour les commerces indésirables au cœur de Nice, lancement d’un grand audit sécurité sur la situation des écoles niçoises, création d’un pass-sport gratuit pour les moins de 12 ans. La liste est quasi exhaustive.
Christian Estrosi a promis de réaliser tout cela dans les cent premiers jours de son mandat. « Je m’engage à conduire 100 actions pour relever avec vous 10 défis pour Nice. Un tiers de ces actions seront mises en œuvre dans les 100 premiers jours du mandat ». Les dix défis finissent d’éclaircir son programme :
-Une ville honnête et bien gérée
-Une ville qui garantit le droit au logement
-Une ville capitale internationale au service de l’emploi
– Une ville où on circule et stationne mieux
-Une ville verte où on respire mieux
-Une ville plus propre
-Une ville plus sûre
-Une ville plus proche et plus humaine
-Une capitale culturelle
-Une ville tournée vers la jeunesse et les sports .
Tout cela figure sur un petit fascicule qui sera distribué aux Niçois.
Quant aux grands projets… tout dépendra de l’argent dans les caisses ! Notamment pour le Tramway. Il ne fixe pas d’échéance précise. Christian Estrosi affiche sa préférence pour revaloriser la ligne SNCF en construisant une gare à l’Aéroport et à Magnan. Il abandonne la construction de la nouvelle mairie coûtant 300 millions à la gare du sud pour la remplacer par une salle de concert de 1000 places, un parking, une interconnexion entre la ligne ferroviaire et le tramway. Le stade sera construit dans la Plaine du Var et pourrait accueillir l’EURO 2016 de football, le Stade du Ray serait transformé en Palais des Sports avec une grande patinoire, le parking Sulzer en un grand musée qui pourrait accueillir un million de visiteurs… La ville redeviendra plus verte avec 100 hectares d’espaces naturels nouveaux, accueillera des grands festivals culturels nationaux et internationaux. Les Niçois auront à leur disposition « vélos bleus à la niçoise » et des véhicules électriques en libre service.
Enfin, dans la Plaine du Var, site nouvellement nommé Ecovallée, le candidat Estrosi veut que Nice fasse preuve de référence et soit un espace d’excellence. Il réclame de l’audace. « Il sera imaginé un quartier du futur avec une architecture innovante fruit d’un concours international ouvert aux plus grands architectes du monde. Ecovallée s’inscrira dans le monde entier comme le pôle de référence d’un nouvel aménagement urbain».
Christian Estrosi, entre proximité, audace et ambition a présenté son projet pour Nice. Le Show était bien ficelé. Les intervenants politiques ou non (Denise Fabre, Jean Marc Giaume, Maurice Cohen, Eric Ciotti, Rudy Salles entre autres) ont bien su justifier leur engagement et la salle était évidemment conquise. Les plus fervents sont restés attentifs pendant plus de deux heures. D’autres se sont esquivés avant la fin. Il reste 28 jours au candidat UMP pour convaincre la majorité des Niçois. Et là, le timing est le même pour tous les candidats.
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