C’est dans une ambiance très calme, empreinte de solennité, pour rendre hommage aux trois victimes de l’attentat de la Basilique Notre Dame de Nice, que s’est déroulé hier la séance plénière de l’Assemblée départementale. À l’ordre du jour, orientation budgétaire pour l’année qui arrive, mais surtout adaptation du budget 2020 dû à la crise de la COVID-19 et la tempête « Alex ».
Une trentaine de conseiller départementaux étaient présent dans l’hémicycle de l’hôtel du département pour une séance plénière de la plus haute importance. Confinement oblige, l’autre partie était connectée en visioconférence.
Comme annoncé trois semaines auparavant, le vote aura pour priorité la gestion de la crise sanitaire et la reconstruction des vallées. Si aucun projet n’a été mis en stand by pour le moment, le département des Alpes-Maritimes qui avait fait du désendettement son fer de lance depuis cinq ans (-124 M€ de dette effacée) va de nouveau avoir recours à un emprunt de circonstance. Ainsi le président Charles Ange Ginésy a proposé « d’augmenter le recours à l’emprunt à hauteur de 100 millions d’euros afin de financer les investissements nécessaires à la reconstruction des vallées ».
Pour l’heure, 60 millions d’euros sont injectés avec effet immédiat pour faire face aux nouvelles dépenses en lien avec la tempête (55 M€ pour le programme « Reconstruction des vallées » et 4 M€ pour l’aide financière d’urgence aux victimes). Une aide individuelle aux entreprises sinistrées à hauteur de 60 000€ a également été entérinée.
2021 entre urgences sécuritaires, sanitaires et économiques
Avec un PIB qui devrait reculer de 11% en 2020 sur fond d’arrêt quasi-complet de l’activité touristique entre mars et avril puis au mois de novembre, voir plus si affinité… la situation devient peu à peu « dramatique ». Passager d’un train en marche qu’il est difficile de stopper, le département des Alpes-Maritimes tire la sonnette d’alarme en évoquant une « économie proche de l’écroulement » en France. Une Délibération Modificative (DM) hors norme a donc été adoptée dans ce contexte que l’on pourrait qualifier d’inédit. Les trois principaux objectifs que sont la gestion de la crise sanitaire (la facture COVID s’élève déjà à plus de 38 M€ dont 6,3 M€ rien que pour l’achat des masques), le soutient de l’économie azuréenne et la reconstructions des vallées précédemment évoqué, devront se faire dans un cadre financier très contraint.
Les dépenses exceptionnelles liées à la COVID-19, l’augmentation du nombre de demandeurs du RSA, la diminution de moitié des cotisations sur la valeur ajoutée des entreprises… représenteront des contraintes budgétaires fortes qui n’engagera pas un budget d’avenir.
Il faut donc déjà penser à l’avenir et la relance départemental qui sera centrée sur des investissements basés sur les énergies renouvelables, le « Green Deal » et le « Smart Deal ».
Une opposition unanime dans ce contexte
Comme on pouvait s’y attendre à la vue des circonstances, l’opposition départementale a voté à l’unanimité l’ordre du jour. « Il nous semble important de montrer de montrer aux habitants des Alpes-Maritimes que leurs élus sont prêts à agir ensemble et de créer une union départementale lorsque les circonstances l’exigent », a précisé Marie-Louise Gourdon en sa qualité de présidente du groupe socialiste et écologiste.
Dans le même temps, Valérie Tomasini au nom du front de gauche n’ayant eu la possibilité d’être présente faute de connexion internet a tenu a alerter les autorités par la voix de Francis Tujague : « c’est un véritable cri d’alarme que vous lancent les habitants de la Roya. La catastrophe, le confinement, l’approche de l’hiver, la séparation des familles, les préjudice moral est grand et risque de s’aggraver si des avancées réelles ne sont pas rapidement constatées », demandant un soutient logistique plus important pour l’approvisionnement des commerces et une nette amélioration des moyens de circulation pour atteindre la vallée de la Roya (seulement deux trains circulent quotidiennement sur la ligne).
L’année 2021 s’annonce délicate donc avec de nombreux chantiers de reconstruction qui nécessiteront des sacrifices, mais surtout des aides de l’État, appelée une nouvelle fois avec force par Charles Ange Ginésy et Eric Ciotti.