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22 novembre 2024

Dean-Nick Allen : « le meilleur est à tirer du pire ! »

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Athlète professionnel, membre l’équipe de France d’athlétisme pour les JO, Dean-Nick Allen, 27 ans, natif de la Guyane, est connu comme « le meilleur espoir pour la France ». Père de famille, il nous fait l’honneur de partager son expérience dans le domaine du lancer de disque. Une discipline qu’il pratique depuis 14 ans.


A trois ans, il se tenait déjà sur les pistes de courses. A quatre reprises, il s’est retrouvé sur le podium du lancer du disque masculin lors des championnats de France. Dean-Nick Allen a bien connu des hauts et des bas dans sa jeune carrière de sportif professionnel. Le voici maintenant à l’assaut des Jeux Olympiques de 2024. Interview du « meilleur espoir pour la France ».

Pourquoi avoir choisi l’athlétisme ? Et pourquoi spécifiquement le lancer du disque ?

Ce n’était pas exactement un choix. Étant petit, j’avais pour projet de me lancer dans le football ou le basket. Ensuite, je sentais que j’avais aussi de très bonnes performances en athlétisme. J’ai commencé par la course en sprint mais je n’étais pas très rapide. J’ai fini par me mettre au lancer du disque en sachant que c’était une discipline où je pouvais utiliser mon gabarit.

Qu’est-ce qui vous a inspiré pour faire de l’athlétisme ?

Je n’ai pas vraiment d’idole, mais ma mère et ma tante sont les deux vraies personnes qui m’ont incité à faire du sport de haut niveau. Ma tante elle-même faisait de l’athlétisme, spécialisée dans le 100 mètres haies, compétitrice aux championnats d’Europe et mondiaux. Ma mère a établi un nouveau record de France au relais 4×100. Tous ces exploits de ma famille m’ont poussé vers le monde professionnel du sport.

En tant que sportif professionnel, qu’est-ce qui a profondément changé par rapport à votre quotidien normal ?

Il est vrai que je suis assez différent de tous mes amis depuis mon plus jeune âge. Je m’entraîne plus de six heures par jour, dont trois heures le matin et le reste au soir. Cela m’occupe pour la majeure partie de la journée, et le soir je rentre fatigué et rincé.

« Le staff, c’est ma famille ! » Le fait d’avoir vos proches lors de vos entraînements vous facilite-il la tâche ? Cela vous met-il plus en confiance ?

Bien entendu. On a commencé lorsque j’étais en stage en Guyane. Mes proches s’occupent beaucoup de ma préparation physique où chaque détail à son importance car, dans le sport de haut niveau, tout peut se jouer à un fil. Ils sont donc très pointilleux. Le fait d’avoir un cocon familial en guise de staff et de coaching m’aide énormément.

Le lancer du disque est basé sur la puissance et la course. Pour vous, lequel des deux est à travailler le plus pour mieux réussir ?

Je dirais les deux. Pour être un pro du lancer de disque, il faut faire beaucoup de musculation et d’entrainement à la course. C’est un mélange de coordination, de vitesse, de force, de finesse… Voici toutes les qualités requises pour être un spécialiste de cette discipline. Le progrès est une autre affaire. Il faut arriver à progresser et à perfectionner son niveau dans toutes ces micros-disciplines pour pouvoir devenir un bon lanceur.

Au milieu de la compétition, quel est le moment le plus dur pour vous ?

Le plus dur ne vient pas de l’instant présent mais plutôt de celui d’avant. Le jour avant le début des championnats, je dois rester concentré en permanence. Je parle très peu et je reste dans ma bulle de façon à être prêt pour les compétitions. Je me fais un plan de tous les scénarios et aléas qui peuvent arriver durant les jeux afin de ne pas avoir de surprises ou être perturbé. Et avec l’aide de mon coach mental, je prends beaucoup de précautions à l’avance.

Quel est votre meilleur et pire souvenir en tant qu’athlète professionnel ?

Dans le sport, le meilleur est à tirer du pire. Lors des choix de France Elite, je termine huitième aux championnats sous les yeux de ma famille. Déçu, triste, je m’attendais à réaliser une meilleure performance dans cette compétition. Mais par la suite, les encouragements de mes proches m’ont permis de relever la tête et de croire à mes rêves : monter sur les prochains podiums que je viserai. Un sportif doit toujours trouver le moyen de se relever après avoir chuté métaphoriquement parlant. Il ne faut jamais se laisser abattre par les échecs. Le but étant d’aller de l’avant en tentant de surmonter les obstacles. On connaît tous l’échec avant la gagne. C’est des pires souvenirs que viennent les meilleurs.

Avez-vous déjà subi des blessures graves lors des compétitions ou des entraînements ?

Très souvent. Je me suis fait opéré des deux genoux il y a longtemps. A force d’entraînement, on apprend à connaître son corps. Moi je connais le miens, je sais ce qu’il faut perdre en poids, où je dois travailler le plus, etc. Mais les blessures ne sont pas que négatives : lorsqu’on se blesse, on se solidifie, on renforce notre corps et ainsi on progresse.

Pour vous, il faut d’abord accepter l’échec pour connaître le succès ?

Absolument. Il y a toujours une leçon à tirer des mauvais souvenirs. Sur le moment, ça paraît catastrophique mais avec le temps ça se transforme en quelque chose de positif. Mon pire souvenir à moi remonte à il y a deux ans. A cette époque, je finis quatrième aux championnats de France et j’étais gravement déçu. Mais cet échec cuisant m’a reboosté et m’a donné l’envie de progresser. Même si je n’ai pas atteint le podium, ce mauvais moment est devenu un bon souvenir pour moi.

Quels sont vos projets en tant que membre de l’équipe de France d’athlétisme pour les Jeux Olympiques ?

Mon objectif personnel est de jouer les JO de Paris 2024. J’espère aussi faire partie de la sélection bobsleigh en 2022. Le but étant d’enchaîner les deux dans la foulée. Cet objectif est clairement celui de ma vie.

Comment avez-vous vécu le confinement ? Est-ce que cela a joué sur votre performance physique ?

Je ne l’ai pas trop mal vécu, cela m’a même permis d’avoir des vacances. En tant que personne qui aime bouger physiquement, j’ai passé deux mois en famille sans possibilité de m’entraîner durant tout le confinement. A part cela, j’ai bien vécu cette période, contrairement à beaucoup d’autres. J’ai vu ma fille grandir, s’épanouir et j’ai pu passer bien plus de temps avec elle que je n’aurais pu m’en accorder auparavant. Le plus dur était la reprise de l’entraînement. J’ai dû y mettre les bouchées doubles mais je m’y attendais un peu. Sans avoir pu m’exercer chez moi, je devais redoubler d’effort pour retrouver ma forme physique.

Les fans d’athlétisme vous connaissent tel que « le meilleur espoir pour la France ». Ce surnom vous convient-il ? Qu’est-ce que vous y répondez ?

Ce surnom me fait à la fois sourire et un peu rire. Je ne me considère pas comme le meilleur mais un espoir tout court même pour moi-même.

Avez-vous un message à faire passer aux jeunes sportifs qui souhaitent atteindre le haut niveau d’athlétisme comme vous l’avez fait ?

Voici mon message : « VDP »: Vigueur, énergie et promptitude. Ces trois mots sont les bases pour atteindre le haut niveau. En les mettant en application, tous les jeunes sont capables d’atteindre leurs objectifs dans l’athlétisme.

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