On peut l’appeler l’AVNI : Artiste volante non identifiée. Galeriste, experte et prof d’art contemporain, Sylvana Lorenz se définit comme une artiste de la communication. Depuis 1994, en participant à plusieurs émissions de télévision comme Strip-tease ou Zone Interdite, elle communique sur Pierre Cardin dont elle est la responsable de la communication artistique. « Je suis une passionnée des médias. Je les ai choisis comme un matériau et je les investis. Je passe à la radio, à la télé, dans les journaux… Il faut manipuler les médias, leur donner à manger pour manger peu à peu » revendique Sylvana Lorenz. Elle les manipule en poussant les scenarii à l’extrême : « je joue le rôle de comédienne » pour justifier son jusqu’auboutisme avec un collectionneur mexicain ou de passer pour une pique-assiette de la jet-set.
Mercredi après midi, après avoir enchaîné les interviewes depuis son arrivée sur Nice lundi, elle se pose dans la galerie Depardieu et interroge les deux jeunes journalistes présents pour connaître leur avis sur sa nudité photographiée. Choqués ou pas choqués de voir le corps d’une femme de 55 ans moins un jour sans artifice hormis les accessoires Pierre Cardin ? Avec cette interrogation, on comprend mieux le message. Elle se rassure d’être comprise et avoue qu’une des attitudes qui l’a le plus touchée ces dernières années c’est de ne pas avoir été comprise. Le premier objectif, et elle est employée pour cela, est de faire parler d’elle et de Pierre Cardin. Mais au-delà c’est aussi un appel à l’authenticité, une ode au naturel pour dire aux jeunes filles et moins jeunes femmes : acceptez le défilé des ans, ne cherchez pas à ressembler aux mannequins écharnées des magazines de mode. Comme à son habitude, il y a un jeu avec les médias, un jeu de provoc’. Sylvana Lorenz se compare à Catherine Millet qui a attendu d’écrire La vie sexuelle de Catherine M où elle narrait crûment ses histoires sexuelles pour que les journalistes s’intéressent à elle. « Je montre mon cul pour aller dans le sens des médias et ainsi les récupérer », justifie Sylvana.
L’idée des autoportraits nus accompagnés de vers (« Rimes pour prince Pierre ») est née à Nice en juin 2007. Un expert de l’Etude Boisgirard lui demande si elle n’a pas des œuvres photographiées. Elle venait de récupérer un appareil photo avec retardateur. Le recoupement est établi. Elle ferait des autoportraits avec des accessoires du couturier Pierre Cardin. Ils sont à voir à la Galerie Depardieu, 64 boulevard Risso pour découvrir ou mieux connaître Sylvana Lorenz, une AVNI soit mais qui pense bien.