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22 novembre 2024

Ségolène Royal : « Nicolas Sarkozy tire la France vers le bas »

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Ségolène Royal, pensez-vous bénéficier du désamour de Nicolas Sarkozy ?

06.jpgpub.jpg En tout cas j’observe la chaleur de l’accueil partout où je vais et en particulier ici, à Nice. Quelque chose est en train de se passer autour de la liste de Patrick Allemand parce qu’on sent vraiment que les gens en ont marre du système en place et qu’il est temps pour eux de se dresser et de dire que ça doit changer.

Nicolas Sarkozy a décidé de s’adresser directement au Premier président de la Cour de cassation pour contourner la censure du Conseil constitutionnel. Est-ce une stratégie ?

Je ne ferai aucun commentaire sur ce sujet. Je parle uniquement des sujets qui nous préoccupent au quotidien. Mais on dirait qu’il existe en effet une sorte de stratégie. Elle consiste à faire des annonces quotidiennes sur des sujets qui touchent l’ancien domaine de compétence de Nicolas Sarkozy pour faire diversion. Moi, je ne veux pas faire diversion : les milliers de gens que je rencontre me parlent de leurs lourds problèmes de vie trop chère, de hausse du coût de l’essence, de hausse du coût de l’alimentaire… Beaucoup de personnes âgées ne font plus qu’un seul repas par jour et attendent désespérément que Nicolas Sarkozy tienne sa promesse d’augmenter de 25 % des petites retraites. On observe une pression à la baisse des salaires et une hausse de la précarité. Un grande colère monte. On attend, d’un chef de l’État qui a fait tant de promesses et s’est prétendu « Président du pouvoir d’achat », qu’il se mette au travail sérieusement et tienne ses engagements pour que la vie soit moins dure.

« Désinvolture, improvisation, désordre »

A vous entendre, Nicolas Sarkozy n’est donc pas à la hauteur de la fonction ?

Je crois tout simplement qu’on attend de la politique qu’elle soit efficace et exercée par des gens sérieux. Et comme ce n’est pas le cas aujourd’hui, il faut au moins que ça le devienne dans toutes les villes et conseils généraux. On pourra au moins amortir les chocs de toutes les destructions au niveau national : l’augmentation des impôts, les franchises médicales, la baisse du pouvoir d’achat et des salaires dans les entreprises, les délocalisations qui continuent et un pouvoir qui reste les bras ballants. Les collectivités locales, en travaillant main dans la main, doivent prendre le relais. Les régions sont à gauche, les villes et les départements doivent le devenir pour se serrer les coudes et tirer dans le même sens. Agir fortement au niveau local, c’est au moins arrêter le gaspillage des fonds publics, mettre de l’action sociale, favoriser l’emploi.

Christian Estrosi, secrétaire d’Etat à l’Outremer, demande une restriction du droit du sol, du moins à Mayotte. Ça vous inquiète ?

Ce qui m’inquiète surtout, c’est que Christian Estrosi membre du gouvernement ne fasse rien pour le pouvoir d’achat. Quand on est aux responsabilités, on s’occupe des vrais problèmes. Ce gouvernement-là n’est pas sérieux, qui est dans la désinvolture, l’improvisation, les annonces tous azimuts, le désordre. Devant tant de désordres au plus haut sommet de l’État, tant de dysfonctionnements des institutions, il faut au moins que les communes et les départements disposent d’élus sérieux, qui se mettent au travail et fassent en sorte que le pays aille de l’avant. Nicolas Sarkozy tire la France vers le bas.

Comptez-vous vous rendre à Cannes pour soutenir la liste d’Apolline Crapiz et votre ex-belle-mère Nicole Hollande ?

Ce n’est pas prévu pour l’instant.

Que pensez-vous de son entrée en politique à 80 ans ?

Je n’ai pas de commentaire à faire.

« Nice va enfin accéder à la transparence financière et à la morale publique »

Vous parliez tout à l’heure de changer les choses. Comment changer Nice ?

C’est simple : il faut sortir la ville de la mise en coupe réglée de l’affairisme et de tous les abus qui ont défrayé sa chronique et terni son image pendant des années. Cela, en confiant les responsabilités à des gens sérieux comme Patrick Allemand, dont je connais personnellement l’engagement, le professionnalisme, l’honnêteté, et qui, vice-président de la Région PACA, connaît bien les problèmes de la ville et s’y consacre depuis longtemps.

Ne pensez-vous pas que c’est un combat perdu d’avance ?

Je pense que, dans les secret des urnes, les gens vont marquer ce à quoi ils tiennent le plus : la vérité de la parole donnée et des équipes sérieuses qui se mettent au travail. Je connais depuis très longtemps Patrick Allemand, il correspond à ce que les gens demandent. La France a besoin de responsables qui gèrent correctement l’argent public.

Pour vous, c’est le meilleur candidat de gauche ici ?

C’est le seul candidat de gauche ici. Il est l’image d’une nouvelle ère : enfin Nice va accéder à la transparence financière, à la morale publique et à l’efficacité de l’action au quotidien.

La liste d’union de Patrick Allemand est une union de la gauche plurielle, comme autrefois. Bertrand Delanoë, à Paris, multiplie les clins d’oeil au Modem. Quelle attitude vous convient ?

Mais la liste de Patrick est très ouverte ! La société civile représente 25 % de la liste. Il a rassemblé les forces de gauche, et heureusement d’ailleurs, puis il a élargi. Chaque ville possède une configuration spécifique, il faut respecter les identités. Patrick Allemand a respecté celle de Nice en bâtissant sa liste en fonction des forces vives qu’il a pu rassembler autour de son projet. Tout le reste, y compris les accords d’appareil avec le Modem, n’est pas d’actualité. Aujourd’hui ce sont les électeurs qui vont venir aux urnes, sur la base de projets, et celui de Patrick Allemand, qui tient compte des valeurs fondamentales de la République et de l’humanisme, mérite la confiance des Niçois. Il place le fait de s’occuper des gens avant celui de se remplir les poches, comme trop de gens sur Nice depuis des années. Et ça, tout le monde le sait.

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