Patrick Allemand et sa liste Changez d’ère ont bien orchestré leur dernier meeting de campagne. Quelques notes de piano, quelques chansons de circonstance (Changez d’ère et Bellaciao),Sophie Duez et Jean-François Téaldi en maîtres de cérémonie, Paul Cuturello, Cédric Matthews, Robert Injey, Marie-Luz Hernandez-Niçaise, Rémi Gaechter en orateurs anti-Estrosi et Sarkozy et premiers artilleurs. « L’an dernier, il y a eu une vague bleue, lance Paul Cuturello. Cette année, il faut un reflux tout aussi important en laissant sur la grève les épaves cabossées de Jacques Peyrat et Christian Estrosi. » Rémi Gaechter, représentant Les Verts, lui, critique le programme écologiste du candidat de l’UMP : « Il ne suffit pas de peindre un bâtiment ou un incinérateur en vert… » Sophie Duez interprète le rôle de la résistante et Jean-François Téaldi, syndicaliste, appelle à sanctionner « la droite médeciniste, peyratiste, estrosiste et sarkozyste ». Les cibles sont bien visibles. Autour de Patrick Allemand de s’avancer derrière le pupitre.
« Plus de 1000 personnes, la gauche fait rarement cela à Nice. C’est la première fois que l’on se trompe dans le dimensionnement d’une salle. Je me dis que c’est le moment de vous parler avec mon cœur et mes tripes pour vous dire pourquoi j’aime ma ville. Pour cela, il n’y a pas besoin d’un discours strictement écrit sans personne pour le préparer et sans le lire. Les notes suffisent et sans parler pendant 2h20… » Patrick Allemand a improvisé. Juste quelques notes. Le regard toujours porté vers le public ou ses colistiers placés devant et derrière lui, il a exposé son programme pendant une heure parsemant son discours de critiques envers Jacques Peyrat mais surtout Christian Estrosi : « Les deux jouent les victimes. Ils sont entrés dans la théâtralisation. Ils voudraient tous les deux qu’on les appelle « Le Pauvre ». Moi je voudrais que le 17 mars, tout le monde puisse dire « Les Pauvres ». »
Il continue sa critique des deux candidats de droite en s’appuyant sur le dernier sondage de Nice-Matin (ndlr : Estrosi 39%, Peyrat 22%, Allemand 20%). Et il s’amuse : « Les sondages sont aux hommes politiques ce que les réverbères sont aux hommes ivres : on s’appuie dessus mais ça n’éclaire pas beaucoup. Pour commenter les derniers sondages, je ne dirais pas que le socle de Christian Estrosi est solide mais plutôt soluble. La deuxième tendance est que Jacques Peyrat, vu qu’il ne peut pas rassembler au second tour, a perdu la mairie. »
A l’aise, détendu, Patrick Allemand cherche à rassurer ses troupes et à convaincre le « peuple de gauche » que sa liste est la seule à pouvoir rassembler. « Nous sommes les seuls à pouvoir battre Christian Estrosi. Tous ceux qui n’en veulent pas comme maire n’ont qu’un seul vote efficace : le vote Changez d’ère. » Il poursuit : « Depuis 60 ans la gauche résiste dans cette ville, 60 ans que la respiration démocratique ne s’est pas produite. 60 ans c’est l’âge du départ à la retraite. Il faut les mettre à la retraite le 16 mars prochain. La ville est mûre pour ce grand changement. Nice ne veut plus de Peyrat. Par fatalisme, elle s’était jetée dans les bras d’Estrosi mais aujourd’hui elle entrevoit un espoir, une autre voie, un autre homme. L’espoir a remplacé le fatalisme. »
Le reste du discours se partage entre évocation du programme et analyse de la situation politique actuelle nationale et locale axée sur le pouvoir d’achat notamment. Parfois tout se recoupe : « Tout augmente : même la coupe de champagne ! »
Article de Nice-Premium sur le programme de Patrick Allemand