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21 novembre 2024

Interview : un nouveau test à Nice pour mieux évaluer le risque de cancer du sein (MammoRisk)

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Développé en collaboration avec l’institut Gustave Roussy à Paris, et le Breast Cancer Screening Consortium aux États-Unis, le MammoRisk est un nouveau test permettant de mieux évaluer la possibilité du développement du cancer du sein chez les femmes. Interview avec le docteur Bruno Borens, qui fait parti du groupe Riviera Imagerie Médiacale, également radiologue et sénologue, coordonnateur du pôle radiologie à l’institut du sein Santa Maria de Nice, seul institut niçois à pratiquer ce test depuis quelques semaines.


En quoi consiste ce nouveau test?

Il permet de constituer plusieurs éléments qui aboutissent à une consultation de risque dont l’objectif est de définir le risque de cancer du sein de chaque femme à cinq ans et de les positionner sur un niveau de danger.

Comment fonctionne-t-il?

Ce test somme un questionnaire de données cliniques, la densité mammaire que l’on voit sur les mammographies en fonction du type de sein et un test salivaire PRS qui identifie des variations de l’ADN par prélèvement au niveau de la muqueuse buccale. Ensuite, on met ces trois éléments dans une boite algorithmique ce qui nous donne ne manière statistique le risque de développement du cancer du sein à 5 ans.

Globalement à qui s’adresse ce test?

Il a été conçu pour les femmes à partir de 40 ans car c’est le moment ou le dépistage est relativement conseillé par les différentes études. Pourquoi cet âge, car il faut faire une première mammographie pour rentrer la donnée de densité mammaire dans le test.

Concrètement grâce à ce test peut-on rallonger ou réduire la durée entre deux mammographies?

On peut très bien diminuer la fréquence du dépistage chez une patiente qui sera à bas risque, on lui dira que tous les deux ans ça suffi. Dans le cas contraire, pour une patiente qui aura un risque plus élevé, on lui conseillera d’accentuer les dépistages. Le but du dépistage, ce n’est pas de la prévention en temps que tel parce que ça voudrait dire que l’on évite que ça arrive. Ce n’est pas ça, le dépistage doit permettre d’attraper une tumeur lorsqu’elle est encore petite pour avoir un meilleur pronostique que si on doit en soigner une plus importante. C’est basique mais c’est la réalité d’où le fait que l’on appel cela dépistage pour ne pas attendre qu’une boule se ressente au niveau du sein, mais qu’on puisse la détecter en amont.

Cela s’adresse uniquement aux femmes?

Oui puisque le dépistage du cancer du sein en France et dans le monde entier ne s’adresse qu’aux femmes car il est extrêmement rare chez l’homme. Il n’y a pas de politique de dépistage généralisé.

Combien de temps est nécessaire pour obtenir le résultat?

On compte en moyenne entre trois semaines et un mois. L’écouvillonnage part à l’institut Curie à Paris pour analyse. Pour l’instant ça ne peut être fait que la-bas mais à terme si ça se généralise beaucoup d’autres pourront traiter les analyses.

Est-ce que c’est gratuit?

Le test n’est pas remboursé par la sécurité sociale car aujourd’hui il n’y a pas de cotation à ce sujet. C’est quelque chose de nouveau donc comme beaucoup de choses à la sécurité sociale ça met du temps et ils ne sont pas très enclins à rembourser les nouvelles choses. Donc c’est un test qui lorsqu’il est fait de la manière dont je l’ai décrite coûte 350€. Ça se justifie par le fait que ce soit un test génétique envoyé à Paris et c’est ça qui coûte de l’argent.

À quel point ce test est efficace?

Je n’ai pas de valeur précise. C’est un test qui a mi du temps à germer, qui a été fait en partenariat avec l’institut Gustave Roussy à Paris et qui aujourd’hui est utilisé dans une étude scientifique européenne qui s’appelle MyPeBS, une étude multi-scientifique qui a pour but dans les six, sept ans à venir de segmenter les patientes en terme de groupe à risque. Nous croyons beaucoup en cette étude de grande valeur pour nous.

Quel est l’objectif à terme?

Nous voulons sortir de ce dépistage non-individualisé pour arriver à une personnalisation des soins. À l’avenir, il faut que l’on puisse différencier les patients en terme de catégorie de risque pour tel ou tel pathologie et orienter différents types d’examens pour rechercher des choses.

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