Ce qui devait être un geste de pacification a au contraire, ravivé les polémiques…
À quelques jours du Jour de la Mémoire la lettre d’excuses d’Emanuele Filiberto, au nom de la famille royale italienne de l’époque, la Maison de Savoie , le roi Victor Emmanuel III signa les loi raciales proposé par le Gouvernement fasciste en 1938 n’a pas l’effet recherché : la Communauté juive de Rome a pris acte du geste mais rien de plus.
Voici la déclaration de la communauté juive romaine: «Nous prenons note des déclarations d’Emanuele Filiberto di Savoia.
« Ce qui s’est passé avec les lois raciales, au plus fort d’une longue collaboration avec une dictature, est une offense envers les Italiens, les juifs et les non-juifs, qui ne peut être effacée et oubliée. Le silence sur ces faits des descendants de cette Maison , qui a duré plus de quatre-vingts ans, est une circonstance aggravante supplémentaire. Les descendants des victimes n’ont aucun pouvoir de pardonner et il n’appartient pas non plus aux institutions juives de réhabiliter des personnes et des faits dont le jugement historique est imprimé dans l’histoire de notre pays. En plus de la signature qui sanctionnait la discrimination, ouvrant la voie à l’extermination, il y avait, dit la note, une «collaboration avec la dictature». Et un très long silence, près d’un siècle de réticences, qui pèse et aggrave les fautes. »
Un très long silence pèse lourd, comme l’explique également Noemi Di Segni, président de l’Union des communautés juives italiennes, qui parle « d’une initiative qui doit être considérée comme exclusivement personnelle, chacun répondant pour ses actes et avec sa propre conscience ».
Pour lui , « Les comptes avec histoire ne se ferment pas. La mémoire des 6 millions de Juifs tués par les nazis ne peut être effacée, ni celle des 7 500 victimes italiennes. Dans sa lettre, Emanuele Filiberto a demandé «officiellement et solennellement le pardon». Mais c’est précisément ce pardon qui ne peut être accordé. Emanuele Filiberto aurait dû savoir qu’un Juif ne peut pas pardonner «au nom de tiers». Pour le judaïsme, seuls les péchés subis personnellement peuvent être pardonnés. »