77 jours, 08 heures et 35 minutes. C’est le temps qu’il aura été nécessaire à Alexia Barrier pour dépasser le Cap Horn. Un moment chargé d’émotion pour la Maralpine qui a eu droit un beau comité d’accueil sur la terre de feu.
Qui va lentement va sûrement, et qui va sûrement va loin pourrait-on dire! L’essentiel est là, fini le Pacifique et les dépressions en chaîne. Et on sentait depuis quelques jours que ça commençait à devenir long pour la skipper des Alpes-Maritimes : « Mon premier Cap Horn est passé. Ça marque la fin de l’Indien, du Pacifique qui ont été tellement difficiles ces derniers jours après dix jours de baston pour moi. J’avais vraiment hâte d’arriver ici même si je sais que la suite du parcours va encore être difficile. C’est l’annonce de jours meilleurs et d’une route qui va m’emmener jusqu’au Sables d’Olonne », se rassure Alexia Barrier visiblement très fatiguée par ses derniers jours de course.
En plus de l’émotion du moment, l’Azuréenne a reçu de la visite au bord de la terre de feu : « Il y avait un monde fou sur le rocher. Nos partenaires, ma famille et mes amis se sont rassemblés. Plus de couvre-feu, de confinement… », expliquait-elle très émue par ce geste fort, preuve d’un soutien sans faille dans cette aventure hors du commun.
Désormais la route devrait petit à petit se dégager et lui permettre, avec Capt’n Planet (sa mascotte) et le Pingouin de prendre le temps d’admirer le paysage : « Le vent est stable et le bateau avance bien sur une mer calme, le soleil est là, ça fait du bien. J’ai croisé un cargo avec qui nous avons pu un peu discuter. Et dans l’eau des algues énormes, les Kelp. Quelques risées descendent de la montagne Argentine sans trop nous bousculer. Je vais en profiter pour dormir et récupérer de ces derniers jours passés dans les jupes du diable. » Selon son calcul, elle devrait rallier l’arrivée dans une petite trentaine de jours. Courage « il ne reste plus que » 12 500 km à parcourir sur une mer qu’elle connaît bien, pour enfin pouvoir enlacer ses proches.