Patrick Mottard échoue dans sa tentative d’accéder au second tour en ne totalisant que près de 6,48 % des suffrages exprimés. Ses voix seront déterminantes. Pour l’instant aucun accord n’a été trouvé avec Patrick Allemand pour fusionner les listes au second tour. Autre inconnue : où iront les abstentionnistes du premier tour? Même si Christian Estrosi vire en tête avec douze points d’avance, tout est encore possible tant que le dernier électeur du 16 mars n’aura pas déposé son bulletin dans l’urne.
Certes, cette triangulaire n’est pas une surprise mais ce sont les résultats qui sont plus étonnants démentant ainsi les derniers sondages qui plaçaient le Secrétaire d’Etat à l’Outre Mer beaucoup plus largement en tête, voire même élu dès le premier tour.
Les sondages sont donc de l’histoire ancienne et dès demain les qualifiés pour la seconde phase seront à pied d’œuvre pour faire fructifier les voix acquises ce dimanche en essayant de convaincre l’électorat des candidats éliminés tout comme en appelant les abstentionnistes à se déplacer cette fois en optant pour leur liste.
La semaine sera courte pour chacun et si on peut imaginer ce que feront Bruno Della Sudda et Lydia Schenardi, il n’en est pas de même pour Hervé Caël ou encore Patrick Mottard qui se retrouvent face à un choix très délicat.
Patrick Mottard est à l’heure actuelle indécis : « Plus de 5 %, moins de 10 %. Le résultat de Nice Autrement limite les dégâts mais reste très loin de nos espérances. Mais c’est peu dire que je ne regrette rien et que, si c’était à refaire, je le referai. Ces quelques mois de liberté aux côtés d’une équipe imaginative, enthousiaste et fraternelle compteront plus à l’heure des bilans que beaucoup de mes succès. »
Que fera donc Jaques Peyrat ?
Le maire sortant l’a annoncé sur le plateau de France 3, il se maintiendra au second tour et laissera choisir les niçoises et les niçois. Mais, quel sera le positionnement réel d’un Jacques Peyrat qui vient de réaliser une bonne première mi-temps et se retrouve dans le sillage d’un adversaire dont il a juré à maintes reprises la perte électorale. D’un côté Christian Estrosi comparé à un « tigre de papier », de l’autres les « socialo-communistes » comme il les surnomment, avec un Patrick Allemand qui possède un matelas de voix variable suspendu aux décisions de Patrick Mottard et de Hervé Caël. Jacques Peyrat mise sur les électeurs n’appréciant guère les partis et qui pourraient se réfugier sur le seul candidat du deuxième tour n’appartenant à aucun parti politique. Son autre espoir est placé dans les abstentionnistes du 9 mars, ceux qui ont laissé passer le 1er tour se dérouler et qui se décideront pour l’ultime round. Hervé Caël, croisé dans les couloirs de France 3, quasi ignoré par les journalistes qui poursuivaient Christian Estrosi, paraissait abattu et attendait de se réunir avec ses colistiers pour décider de leur choix de second tour.
Que fera donc la gauche niçoise ?
La somme des Patrick est de plus ou moins 30 %. La seule question que se pose la gauche niçoise est de savoir si l’addition sera possible après une multiplication des divisions. Bref, un véritable problème mathématique avec une équation à deux inconnues. Les deux hommes qui se sont opposés lors du premier tour pourront-ils travailler « Autrement » pour « Changez d’ère » ? Il reste quelques jours pour mesurer si la hache de guerre n’est enterrée trop profondément entre les deux derniers prétendants à la mairie niçoise. Sur son blog, Patrick Mottard raconte : « Nous avons proposé une fusion des listes comme la loi le permet sur la base des résultats du premier tour. Aussitôt faite, la proposition a été repoussée par Patrick Allemand. C’est bien dommage, car notre liste, composée de socialistes et de MoDem, était en quelque sorte l’anticipation de ce qu’il fallait faire pour gagner. » Il reste quelques jours à la gauche Niçoise pour s’unir si elle espère toujours remporter les élections municipales.