Pour cette soirée électorale, le MODEM a investi le restaurant » Les hussards bleus » de la Rue de France. Autour de 20H, l’humeur est au beau fixe. Sandrine Julien, benjamine et numéro dix de la liste » Arc-en-ciel » menée par Hervé Caël est sereine : » On ne pourra pas faire pire que ce que nous prédisent les sondages donc quoiqu’il advienne, nous serons contents. « Même son de cloche pour Martine Dubus, la numéro deux sur la liste : » Je suis confiante au vu des résultats antérieurs du MODEM, du PRG et du MEI. Cela ne peut que nous donner un résultat satisfaisant. Je suis d’un naturel optimiste, c’est pour ça que je préfère voir le verre à moitié plein qu’à moitié vide. Un bon résultat serait d’arriver au-delà de 10 % alors qu’un échec serait de faire moins de 3 %. On ne croit pas trop aux sondages, on se fie plus à notre retour de terrain donc ça va bien se passer. C’est mathématiquement impossible car chaque parti fait plus de 3 % tout seul. « La bonne ambiance règne donc dans le QG de campagne de fortune des oranges d’autant qu’apparait à la télévision le bon score de François Bayrou à Pau, applaudi par la quinzaine de militants déjà présents à cette heure-ci.
Du côté de la permanence de Jacques Peyrat, avenue Jean Médecin, la confiance est aussi de mise alors que les premières estimations ne sont pas encore tombées. Maurice Alberti, directeur de campagne du sénateur-maire, rappelle l’action menée ces dernière semaines par son équipe : » Je suis détendu, nous avons un camp propre, républicain. Le maire a présenté son bilan puis son projet qui est dans la continuité » Nice, une métropole à vocation internationale « . Nous attendons avec confiance les résultats malgré les coups bas. Quelle que soit notre position, deuxième ou troisième, ce ne serait pas un échec. L’élection se joue au soir du deuxième tour avec le report de voix.
A la rue Saint François de Paul, à la Permanence de Christian Estrosi, les sympathisants ou militants se sont massés sur le trottoir devant les éclans plasama. Ils patientent sagement devant France 3. On sent la pression monter peu à peu. Il est l’heure du décrochage régional. Les interventions des « adversaires » Paul Cuturello et Isabelle Delage sont critiquées. Quelques légères huées montent dans l’atmosphère. Ici, on n’aime pas qu’on égratigne son favori. Sur le plateau, Rudy Salles, colistier de Christian Estrosi, réplique. Il est applaudi.
Quelques dizaines de minutes plus tard : première estimation sur France3. « Christian Estrosi, en dessous du résultat des derniers sondages. Il est talonné par Patrick Allemand… » Silence. La déception est perceptible. On n’ose y croire.
A vingt-et-une heures, les premières estimations tombent. Christian Estrosi est crédité de 35 %, Patrick Allemand entre 25 et 27 % tandis que Jacques Peyrat aurait recueilli 18 % des voix niçoises. Pourtant, on ne s’enflamme pas côté socialiste, comme le précise son chef de file : » J’appelle tous les Niçois à aller aux urnes pour renvoyer l’UMP dans l’opposition. Les habitants ont besoin que l’on s’occupe d’eux au quotidien sans surenchère. Ils ont vu que je pouvais le faire et leur apporter les réponses qu’ils attendent sur le logement, la petite enfance, les séniors et les jeunes pour l’instant sans avenir à Nice. Aujourd’hui, tous ceux qui veulent gagner doivent se mettre derrière moi et voter Patrick Allemand. « Finalement, le seul candidat de gauche au deuxième tour arrive en troisième position à quelques voix du maire sortant. Il reste quand même confiant comme ses militants qui applaudissent tous les bons résultats du PS diffusés à la télévision.
Le choc se situe dans le camps centriste puisque Hervé Caël a obtenu 3 % des voix. Un véritable camouflet pour le médecin urgentiste et son équipe qui sont toutefois très courtisés à présent par les trois candidats encore en lice.
A la rue Saint François de Paul, c’est le soulagement. Les sourires reviennent. Christian Estrosi arrive encadré par une escorte de photographes. Il s’enfermera dans un bureau puis ressortira pour s’exprimer acclamé par les militants mémorisant cet instant avec leurs téléphones portables.
Maurice Alberti, lui, est heureux. Les derniers résultats sont meilleurs que les premiers et placent sa tête de liste en deuxième position. Désormais, il veut préparer le second tour tranquillement : » Il y aura un débat mercredi matin peut-être si les trois candidats sont présents. En ce qui concerne un grand meeting, ça va être difficile de le préparer en trois jours d’autant qu’on réunit les convaincus dans ces manifestations donc nous privilégions les rencontres dans la rue. Je suis convaincu que nous allons les plier et que M. Peyrat sera le prochain maire de Nice. «
L’humeur varie donc selon les permanences et les résultats. Une chose est certaine, il y aura dimanche soir un seul heureux parmi les huit candidats en lice au premier tour. Une élection que vous pourrez suivre sur Nice-Premium.