Sur la place Massena, une vingtaine d’éducatrices de jeunes enfants et de puéricultrices se sont retrouvées afin de dénoncer un sous-effectif flagrant entre le nombre d’enfants et d’adultes, destinés à s’occuper d’eux au sein de crèches ou de garderies. Une situation inquiétante.
Les tout-petits, enfants de moins de sept ans, ont besoin de beaucoup d’attention et de disponibilité pour grandir tranquillement, expérimenter le monde afin de devenir des adultes autonomes et épanouis. La cause de cette manifestation porte tout simplement sur une volonté de maintenir l’éducation des enfants. Aujourd’hui, il faut changer les choses, interpeller les parents mais également les grandes instances, la situation devient critique et dangereuse. « Nous craignons de ne plus pouvoir disposer demain de la meilleure disponibilité pour vos enfants et de ne plus répondre à votre attente » indique un papier nommé « Lettre aux parents », feuille distribuée aux passants, curieux des différentes banderoles affichées.
Le problème du sous-effectif est au cœur des problèmes. 6 enfants pour seulement un éducateur, cela ne peut plus durer: « Cela est strictement impossible car nous nous retrouvons avec 6 enfants pour un adulte et sur la réalité du terrain, il y a trop de risques, que ce soit les morsures ou même des cas d’étouffements » précise Laure Louvin, éducatrice dans une crèche. Alors que le groupe manifeste sur la place Massena, l’éducatrice estime qu’il est important de descendre dans la rue: « Nous allons descendre de plus en plus dans la rue, mais pas pour nous mais pour les enfants ».
L’État français pointé du doigt
Un problème financier plane également sur l’éducation des plus jeunes, il manque des espaces de motricités. Cette après-midi, la politique « petite enfance » fait rage au sein des conversations, une politique initialement traitée par l’État se trouvant bien loin des attentes du personnel éducatif. « Monsieur Macron a décidé de faire par ordonnances pour aller plus vite mais lorsqu’il a tenté de l’appliquer, c’était déjà trop tard, maintenant nous sommes sur la loi du service public mais les critères de qualité ne sont pas pris en compte, alors une chose est certaine: pas de bébés pas de consignes » insiste Corinne Chaillan, éducatrice de jeunes enfants au service départemental.
Des ordonnances qui ne vont pas dans le sens du développement des enfants, la politique « petite enfance » est à l’arrêt. Plusieurs souhaits de la part des éducatrices et des puéricultrices avec notamment l’obligation de prendre le temps d’une relation individualisée avec l’enfant ou encore de disposer des compétences appropriées. Le collectif « Pas de bébés à la consigne » a adressé vingt propositions au gouvernement et a lancé un appel-pétition pour une réforme attendue.