Dans le domaine du sport, l’Union européenne ne dispose que de compétences d’appui. Cela signifie que les Etats membres conservent très largement la main dans la définition de leurs priorités et dans la mise en œuvre de leurs orientations.
La politique européenne du sport provient initialement du Conseil de l’Europe. En 1967 d’abord, l’institution émet une première résolution invitant les Etats membres à se doter d’une réglementation contre le dopage. Puis en 1985, une convention européenne sur la violence et les débordements de spectateurs lors de manifestations sportives est adoptée. Un texte élaboré à la suite du drame du stade du Heysel à Bruxelles, qui accueillait la finale de la Coupe d’Europe des clubs champions, l’ancêtre de l’actuelle Ligue des Champions. La rencontre, remportée par la Juventus de Turin face à Liverpool (1-0), avait été émaillée d’affrontements entre supporters, un important mouvement de foule générant l’effondrement d’une tribune. Bilan : 39 morts et 450 blessés.
Au niveau de l’Union européenne à proprement parler, les premières initiatives en matière de sport remontent à 1974, avec une décision de la Cour européenne de justice définissant le sport comme relevant des compétences communautaires. En 1991 se tient ensuite un Forum européen du sport puis, en 1997, avec le traité d’Amsterdam, est reconnue « l’importance sociale du sport » et notamment son rôle de « ferment de l’identité et de trait d’union entre les hommes ». Depuis, l’UE multiplie les initiatives autour du rôle économique du sport et de son importance pour la santé, l’éducation, l’intégration sociale et la culture. Enfin, depuis 2014 a lieu chaque année la Semaine européenne du sport, qui vise à promouvoir la place de l’activité physique dans la société et le quotidien des Européens.
Deux plans de travail pour le sport ont ensuite été fixés par des décisions du Conseil européen pour les périodes 2014-2017 et 2017-2020. Tous deux définissent les mêmes priorités : encadrer la croissance économique du sport pour en limiter les dérives (corruption, dopage, non-respect du droit du travail) et développer sa dimension sociétale (éducation, formation, lien social, santé). Budgétairement, cette stratégie est financée via le programme Erasmus +, qui consacre 1,8% de son budget au sport pour la période 2014-2020. Le sport est donc une politique transversale, qui permet de construire des programmes dans tous les domaines, du développement économique à l’intégration sociale des migrants en Europe (par exemple via le projet inclusion sociale par le bénévolat dans les clubs de sport).