La première étape du Tour des Alpes-Maritimes et du Var s’est déroulée aujourd’hui, entre Biot et Gourdon (188km).
La première étape du Tour des Alpes-Maritimes et du Var était une belle entrée en matière. La montée finale vers Gourdon (7,8 km à 4,1%) promettait une explication entre les favoris de cette épreuve. Cette bagarre a bien eu lieu, et le Néerlandais Bauke Mollema (Trek-Segafredo) s’est imposé en costaud.
Une échappée de 5 coureurs
Après un court défilé dans les rues de Biot, le début de la course est marqué par plusieurs offensives. De nombreuses équipes souhaitent se glisser dans l’échappée. Mais il faut finalement attendre une bonne dizaine de kilomètres pour voir l’échappée du jour se dessiner.
Elle est composée de Flavien Maurelet (St-Michel-Auber 93), Otto Vergaerde (Alpecin-Fenix), Tom Wirtgen (Bingoal-WB), et Oscar Cabedo Carda (Burgos-BH). Jérémy Leveau (Xelliss-Roubaix Lille Métropole), parti à contre-temps, finit par rejoindre les 4 hommes de tête. Ils sont donc 5 à prendre les devants.
L’avance des hommes de tête monte jusqu’à 6 minutes. Moment choisi par le peloton pour réagir. Les INEOS-Grenadiers, pour Geraint Thomas et Tao Geoghegan Hart, et la Trek-Segafredo, pour Bauke Mollema et Giulio Ciccone, prennent le contrôle de la poursuite.
Peloton groupé après les deux premières acensions du Col de Gourdon
L’écart se réduit petit à petit. Au moment d’aborder la première ascension du Col de Gourdon (7,8 km à 4,1%), à 60 kilomètres de l’arrivée, les hommes de tête possèdent 2’30 d’avance sur le peloton. En tête de course, le rythme s’accélère dans la montée. Jérémy Leveau est distancé par ses compagnons d’échappée.
Mais cela bouge également derrière ! Pour sa première course professionnelle, le Cannois Andrea Mifsud (Swiss Racing Academy) part à la poursuite des 4 hommes de tête. Mais le jeune homme de 21 ans, étudiant à la SKEMA Business School de Sophia Antipolis, est repris dans la seconde montée du Col de Gourdon.
Dans cette nouvelle ascension, le peloton se rapproche à quelques secondes de l’échappée. Sentant le danger, le Belge Otto Vergaerde prend les devants, et lâche ses compagnons de route. Mais il est finalement avalé par le peloton, à 25 kilomètres de l’arrivée.
Bauke Mollema s’impose au finish
Le peloton est donc groupé au pied de la montée finale vers Gourdon. Mais les offensives fusent dans l’ascension. Quentin Pacher (B&B Hôtels p/b KTM) se montre notamment très offensif. Mais il est repris par le peloton à moins de 3 kilomètres de l’arrivée, suite à un très gros effort de Bruno Armirail (Groupama-FDJ).
Le peloton arrive finalement en petit comité au sommet du Col de Gourdon. La victoire se joue donc dans les derniers mètres. À ce petit jeu, le Néerlandais Bauke Mollema (Trek-Segafredo) fait la différence. Il s’impose devant le champion olympique, le Belge Greg Van Avermaet (AG2R Citroën Team), et le Français Valentin Madouas (Groupama-FDJ).
Le Néerlandais prend donc la tête du classement général. La seconde étape, demain, sera une boucle autour de Fayence (177,4 km). Le profil de cette deuxième étape pourrait correspondre à un sprinteur-puncheur. Ce Tour des Alpes-Maritimes et du Var est bel et bien lancé !
Classement et réactions
Classement de la 1ère étape et classement général :
1- Bauke Mollema (Trek-Segafredo) en 4h50’19 »
2- Greg Van Avermaet (AG2R Citroën Team) à 2″
3- Valentin Madouas (Groupama-FDJ) à 2″
4- Michael Woods (Israel Start-Up Nation) à 3″
5- Giulio Ciccone (Trek-Segafredo) à 3″
6- Dorian Godon (AG2R Citroën Team) à 3″
7- Rudy Molard (Groupama-FDJ) à 3″
8- Jesus Herrada (Cofidis) à 3″
9- Thibaut Pinot (Groupama-FDJ) à 3″
10- David Gaudu (Groupama-FDJ) à 3″
Les réactions :
Bauke Mollema (Trek-Segafredo) : « La montée n’était pas très difficile, mais les 800 derniers mètres étaient plus durs. J’ai très bien reconnu cette ascension. Pour gagner, je savais que je devais lancer assez tôt mon sprint, et j’avais la force pour le faire. Je ne voulais surtout pas rester enfermé et perdre des positions, donc j’ai produit mon effort à 300-350 mètres de la ligne. L’équipe a fait un très bon travail pour me placer devant. C’était un long sprint mais j’y suis arrivé. »
Greg Van Avermaet (AG2R Citroën Team) : « Je suis content. C’était une arrivée assez dure pour grimpeur ou puncheur. C’est toujours mieux de gagner mais je suis content avec cette deuxième place. Les jambes sont là. L’équipe a bien travaillé pour me positionner. Ben O’Connor et Clément Champoussin sont aussi bien placés pour le classement général. »
Valentin Madouas (Groupama-FDJ) : « La montée s’est bien passée, il y a eu un bon tempo au pied. Il y a eu des attaques, j’ai pu suivre, je me sentais bien. Je suis resté placé. A 3 km de l’arrivée, Bruno Armirail nous a lancés pour la rampe finale, on a été très bien emmenés, Bruno a fait un super boulot. Dans le sprint je suis un peu gêné mais j’arrive à remonter dans le final, il ne me manque pas grand chose. Les sensations étaient bonnes, il y a un sacré plateau, on le ressent car ça roule vite toute la journée. La saison est très bien lancée, on espère faire de belles choses. »
Michael Woods (Israel Start-Up Nation) : « C’est toujours difficile de savoir où en sont les jambes, mais c’est une bonne première étape. Je me sentais bien, et l’équipe a très bien travaillé. J’ai tenté de bien me positionner pour le sprint final, et de ne pas me faire enfermer. Je suis content de mes sensations, et je pense que l’étape de demain me conviendra mieux. »
Un hommage à Raymond Poulidor
La première étape de ce Tour des Alpes-Maritimes et du Var a été l’occasion de rendre hommage à l’un des plus grands cyclistes français, Raymond Poulidor. Une borne cycliste a été dévoilée à Vence, en hommage à cette légende du sport français. « La disparition de l’ancien champion a marqué les esprits des Français et nous avons tenu à honorer sa mémoire, explique Charles-Ange Ginésy, président du Conseil Départemental des Alpes-Maritimes. Cette course est une compétition qui lui tenait à cœur, et dont il a été à maintes reprises, l’illustre parrain. Cet amoureux de la petite Reine était la coqueluche des français, lui que l’on avait surnommé l’éternel second. Il reste le champion le plus connu, le plus adulé et le plus respecté des coureurs, en particulier des plus jeunes. »