Tout auréolé de sa victoire dans la municipale niçoise, l’ancien Secrétaire d’Etat aux DOM TOM, Christian Estrosi a créé la surprise en se présentant au poste de Président du CG 06 et, bien entendu, en remportant ce scrutin qui fait de lui, à nouveau, l’homme fort du département même si ce n’est que de façon temporaire, la loi lui interdisant de cumuler les exécutifs.
Jean-Christophe Picard, qui est à la base du recours déposé contre Christian Estrosi lors du premier tour de la municipale niçoise, a répondu aux questions de Nice Premium sur cette nouvelle prouesse technico-politique qui démontre, s’il en était besoin, qu’à Nice on ne fait jamais pareil qu’ailleurs.
Nice Premium : Jean-Christophe Picard, votre recours permet à Christian Estrosi de garder son poste de Président du Conseil Général. Qu’en pensez-vous ?
Jean-Christophe Picard : Et pas seulement ! Gageons que ce dernier va également redevenir député… Toutes ces fonctions devraient, de surcroît, s’ajouter à celle de président de la Canca ! Pas mal pour quelqu’un qui prétendait vouloir s’occuper exclusivement de Nice… J’ai déjà eu l’occasion de qualifier Christian d’Estrosi « d’hypercumulards » ; je ne m’étais pas trompé.
Quant à mon recours, il suspend provisoirement les effets de la loi sur le non cumul des mandats… mais n’oblige aucunement les élus à cumuler ! Cers derniers peuvent choisir d’être raisonnables.
Je me permets de rappeler que les candidats de la liste « Nice Arc-en-ciel » (MoDem, PRG et MEI), conduite par Hervé Caël, s’étaient, quant à eux, engagés à ne pas avoir plus d’un mandat. Nous défendions une autre manière de faire de la Politique.
NP : Ne pensez-vous pas que ce recours a fait finalement contre-emploi ?
JCP : Non, l’objectif de ce recours est d’annuler les opérations électorales du premier tour. Si certains en profitent pour cumuler les mandats et les indemnités pendant six mois de plus, c’est regrettable. Mais d’un autre côté, je me dis que le code électoral est fait pour être respecté…
NP : En quoi consiste ce recours et croyez-vous qu’il puisse être retenu par le Tribunal Administratif ?
JCP : Mon premier grief porte sur la présence de la mention « Parti Radical de Gauche », accolée à un colistier de Christian Estrosi, sur le bulletin de vote de la liste « Nice Ensemble ». C’est une indication mensongère. Ce vol d’investiture de nature à créer une confusion parmi les électeurs a porté préjudice à la liste « Nice Arc-en-ciel » dont le PRG était une des composantes.
Mon deuxième grief porte sur une rupture d’égalité entre les candidats. Il est clair que Christian Estrosi a bénéficié de moyens disproportionnés et anormaux, comme ce jet privé qui l’a déposé à Nice….